"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un mari, une épouse, une maîtresse. Et un plan machiavélique où la manipulation réserve bien des surprises, au lecteur comme aux personnages…
Ce sont ses adaptations cinématographiques, en 1955 sous le titre « Les diaboliques » et en 1996 dans un remake américain, qui ont fait la célébrité de ce roman policier. Si les films ont bien conservé l’atmosphère angoissante et le crescendo de la peur associée au remord et à la culpabilité, les scénaristes ont pris de grandes libertés avec l’histoire originale, que l’on découvre ici avec curiosité.
Le point de départ est classique : dans le trio, l’un est de trop et les deux autres vont s’employer à l’éliminer. La méthode est tordue, mais paraît imparable. Sauf que l’un des meurtriers, ayant clairement agi sous l’ascendant de l’autre, perd les pédales quand la situation prend un tour inattendu et de plus en plus inexplicable. Si le lecteur, harponné par le mystère, pourra penser disposer d’un tour d’avance sur ce personnage en devinant sa fondamentale erreur de raisonnement, il n’en sera pas moins bluffé par les renversements successifs de situation et les dangereuses implications futures que l’épilogue laisse augurer.
Au-delà de l’intrigue et de ses rebondissements inattendus, c’est la construction psychologique des personnages qui donne tout son sel à ce roman noir. Englué dans sa vie sage et terne, plus naïf que méchant, ce couple anodin n’aurait sans doute jamais franchi la ligne jaune si une rencontre malveillante n’était venue le bousculer. Projetés du côté obscur par les circonstances, l’homme et la femme se retrouvent bien vite dépassés par les événements, à la fois bourreaux et victimes. Au final, pour quelques vrais démons, combien de pauvres diables, que leur faiblesse et leur lâcheté rendront complices ou acteurs du pire, question de situations ?
Un très bon cru donc que ce polar psychologique et d’atmosphère, à la facture classique et au charme à peine désuet.
Durant sa captivité en Allemagne pendant l’Occupation, Gervais, le narrateur, est devenu inséparable d’un certain Bernard, qui lui a appris tous les détails de sa vie, et qui partage avec lui sa correspondance avec Hélène, sa marraine de guerre. Lorsqu’il entraîne Gervais dans son évasion, Bernard entend rejoindre Hélène à Lyon, mais seul son compagnon parvient à destination. Sans ressources ni point de chute, Gervais entreprend de se glisser comme un coucou dans le nid qui s’offre à lui et usurpe l’identité de Bernard...
Claquemuré dans cet appartement lyonnais qui lui tient lieu de cache, Gervais se retrouve aux prises avec trois femmes, dans un huis-clos de plus en plus étouffant où l’on se demande très vite qui sont les chats et les souris. Entre ambiguïtés, sous-entendus et intentions cachées, un climat empoisonné, où la menace semble sourdre de chaque propos et du moindre sourire, s’épaissit peu à peu dans un suspense psychologique si magistral qu’il tiendra le lecteur en apnée jusqu’au point final. Opportunisme lâche et facile côté masculin, cupidité perfide côté féminin, enfermeront tout ce petit monde dans une vertigineuse partie d’échecs aux coups sournois et mortels, de plus en plus imparables.
Ce roman d’atmosphère excelle à transformer une poignée de personnages, a priori anodins, en monstres diaboliques emportés par leurs faiblesses dans un engrenage infernal. Sans effet spectaculaire, avec une précision calme et froide quasi chirurgicale, le récit se déploie de manière implacable, faisant preuve d'une férocité aussi glaçante que jubilatoire. Au terme des retournements incessants de ce jeu de dupes, demeure une interrogation : à qui attribuer la palme de la plus grande méchanceté ? Coup de coeur.
L’histoire est assez déstabilisante. Elle mélange drame et enquête policière de manière assez soft. En effet il n’y a pas de scène de crime…
Le style de l’auteur est agréable à lire même si parfois l’histoire est un peu lente.
Les idées sont assez originales mais selon moi elles auraient pu être davantage développées.
J’ai parfois eu l’impression que Boileau-Narcejac avait peur d’approfondir certaines situations. Comme s’il n’était pas à l’aise…
Les descriptions sont assez sommaires. Je ne suis pas arrivée à m’imaginer les lieux, les personnages ou ce qu’ils pouvaient ressentir. J’aurais pourtant vraiment voulu me promener au bord du lac ou me perdre dans le château.
Malheureusement je suis restée simple lectrice et installée dans mon canapé, c’est un peu dommage et surtout frustrant !
Le dernier chapitre est assez déstabilisant. Il est vraiment différent du reste du roman. Il y a beaucoup d’informations données en peu de pages.
J’avoue ne pas avoir tout retenu et surtout ne pas avoir vraiment compris le but de ce chapitre…
En résumé, je suis contente d’avoir découvert un nouvel auteur. Le roman ne m’a malheureusement pas plu mais je suis sûre qu’il peu être apprécié par d’autres lecteurs. Donc si vous aimez les trésors, découvrir un nouvel auteur et les protagonistes un peu originaux alors ce roman vous plaira peut-être !
https://fais-moi-peur.blogspot.com/search/label/le%20soleil%20dans%20la%20main
Boileau-Narcejac toujours au top dans une Rolls du polar.
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