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L'auteur connaît son métier, retraité de la police nationale française, et il a eu l'idée originale de tisser sa toile entre la France et la Belgique.
J'avais un peu l'impression de revivre la traque de Patrick Haemers ou encore l'enlèvement du baron Empain.
Il s'agit d'un thriller policier dans lequel le lecteur est rapidement pris dans l'engrenage des actes des personnages principaux. Raison pour laquelle j'ai beaucoup apprécié cette histoire emballante.
Je me suis quand même souvent dit que cette histoire n'aurait pas pu se dérouler au 21ème siècle puisqu'en Belgique, il n'y a plus de gendarmerie et puis l'auteur se permet quelques originalités telles que le procureur de la reine, ça m'a fait sourire :-).
Dans le cadre de la masse critique babelio, j’ai reçu La Traque le roman de Bernard Petit, ancien patron du 36 quai des Orfèvres, la maison de la police française. Riche de son expérience professionnelle, il livre ici un roman inspiré de faits réels.
La traque par Petit
Entre la Belgique et la France s’engage une traque qui semble sans fin pour retrouver un commando de grands voleurs et plus exactement de fourgonniers. Spécialistes du braquage du transport de fonds, ils se lancent dans un dernier coup de maître : le kidnapping d’un ancien ministre pour s’assurer une retraite au soleil. Mais l’une de leurs aides extérieures à ce groupe plus soudé qu’une famille, lassée d’être impliquée et redevable à ces truands, devient indic de la police. C’est un compte à rebours pour ces fourgonniers avant que leur groupe ne soit démantelé mais la traque est plus complexe et plus longue qu’il n’y paraît.
Certes c’est à nouveau le roman d’un ancien policier – la liste est longue désormais – mais il fonctionne et même plutôt bien car Bernard Petit a su mettre toute son expérience et son vécu dans sa plume, nous racontant par le bout de la lorgnette la lenteur administrative, les astuces pour faire avancer une enquête, les rivalités entre les services, entre la police et la gendarmerie, le tout dans une traque fragmentée. La particularité de ce récit c’est la déconstruction de la chronologie, on multiplie en tant que lecteur les retours en arrière, les va et vient entre présent et passé, parfois c’est déstabilisant mais cela oblige le lecteur à garder sa vigilance et sa concentration, un peu à l’image des enquêteurs.
Ici pas de bons ni de méchants, derrière les truands il y a une part d’humanité et on s’attacherait presque à ces hommes et femmes qui vont au bout de leurs convictions, derrière les policiers il y a aussi une part sombre car côtoyer au quotidien le vice et le mal n’est pas sans risque. Bernard Petit montre que la frontière est parfois mince entre les deux univers et que tout n’est pas si simple dans ce monde de violence.
En résumé : La traque est un roman prenant qui montre aussi l’envers du décor.
Bernard Petit est un nouvel arrivant dans le milieu de la littérature policière. Cependant, on ne peut pas vraiment le considérer comme un novice. En effet, après trente-cinq ans à la poursuite du crime organisé, il a gravi les échelons jusqu’à devenir le patron du 36 Quai des Orfèvres. Il a dû assister à tellement de choses incroyables dans sa carrière qu’il a bien sûr toute la légitimité pour écrire sur ce milieu.
Et c’est exactement ce qu’il fait avec ce premier roman. Il nous plonge dans son univers. Il nous ouvre les portes des différents bureaux dans lesquels les affaires criminelles sont traitées. Le lecteur découvre alors toutes les ramifications du système judiciaire. Le travail sur une enquête ne se fait pas seulement sur le terrain avec les inspecteurs et les brigades d’intervention. Il y a aussi des décideurs, qui sont aux commandes et qui organisent la traque. Qu’ils soient de la Brigade criminelle, de l’Antigang, de la Police scientifique, des renseignements, de la répression du banditisme ou d’un service technique, ils ont tous un rôle à jouer. L’auteur nous détaille l’organisation nécessaire au bon fonctionnement de ces organes mais aussi les défauts et les failles de ce conglomérat de services.
Ce livre porte bien son nom parce que c’est une véritable course poursuite entre des braqueurs et la justice. En alternant d’un camp à l’autre, on suit l’évolution des investigations au fil des indices et des témoignages récoltés. Le déroulement des évènements est assez rythmé. Malgré la complexité des diverses hiérarchies, je n’ai jamais été perdu et j’ai apprécié l’angle original adopté par l’auteur pour nous révéler comment est menée la chasse à des individus dangereux.
Ce polar d’institutions est très instructif et propose une nouvelle manière de faire vivre une énigme policière. Je suis donc convaincu par ce coup d’essai et reste à l’affût du prochain Bernard Petit !
https://leslivresdek79.com/2021/02/25/629-bernard-petit-la-traque/
La traque est le premier roman de Bernard Petit, ancien patron du 36 quai des Orfèvres, qui profite de ce polar pour dénoncer les disfonctionnements de la police, de la gendarmerie ou de la justice et de la guerre-guerre que se mènent ces différents services. Ce récit, d’une facture assez classique, tire son originalité de l’alternance des points de vue entre les différents enquêteurs et les truands. Par de courts chapitres on passe constamment des uns aux autres. J’ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman car je me suis perdue dans les très nombreux personnages mais, ensuite, impossible de lâcher ce texte avant la dernière page!
Le manque d’effectif, d’argent, les paperasses qui ralentissent les enquêtes et pompent l’énergie des hommes, les statistiques, la réunionite, sans oublier les égos des politiques ont un grand parfum de vécu. Amusant que l’auteur ait essentiellement placé son récit au sein de l’administration belge. Plus aisé de critiquer les voisins?
Bernard Petit nous place vraiment au cœur de la traque aux braqueurs. Pour le lecteur lambda comme moi il aurait pu alléger son récit avec moins de détails (même si il y a des notes en bas de page on se perd dans les abréviations et les différents services). D’un côté il nous emmène dans la tête des braqueurs, nous faisant comprendre leurs motivations et leurs modes de pensées, de l’autre nous suivons les enquêteurs. Ces derniers ont un métier difficile qui peut les conduire aux marges de la loi pour obtenir des résultats et on comprend qu’il leur est difficile de pardonner la mort de collègues. C’est une lutte entre le bien et le mal à la frontière fluctuante. Il y a des méchants, même des très méchants mais en face il n’y a pas forcément des bons.
Malgré une fin un peu expéditive c’est un polar que j’ai apprécié.
Un auteur à suivre!
https://ffloladilettante.wordpress.com/2021/02/13/la-traque-de-bernard-petit/
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