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La famille Essinger se réunit à New-York chaque année pour venir assister au tournoi de tennis de l’US Open dans lequel joue Paul. La famille Essinger, ce sont les parents Bill et Liesel et les enfants Nathan, le fils ainé, puis les filles Susie et Jean. Et bien sûr Paul pour qui tout le monde est présent. C’est aussi les filles de Nathan, Margot et Julie, le fils de Susie, Ben, et Dana, la femme de Paul et leur fils Cal.
Ce week-end est l’occasion pour chacun de se retrouver et de reprendre la place qui lui est assignée au sein de la famille. De remettre ses choix en perspective, d’envisager l’avenir, de faire le point sur les vies de chacun des membres de la famille, de dévoiler des secrets, de régler certains désaccords. Au milieu de cette tribu, Dana se sent à la fois étrangère et spectatrice d’un groupe soudé, alors qu’elle peine à conserver le lien avec Paul qui envisage de son côté de prendre sa retraite des tournois à trente-trois ans.
Le roman de Benjamin Markovits est une étude psychologique fine des relations familiales. L’auteur dissèque les liens entre les trois générations et questionne sur la place de l’individu au sein d’un groupe particulier, celui de la famille. Chacun des personnages est à un moment charnière de sa vie : Paul et son envie de quitter le monde du tennis, Jean qui entretient une relation avec un homme marié, Susie qui est enceinte pour la troisième fois, Nathan qui vient de se voir proposer une haute fonction et Bill et Liesel qui ne sont pas tout à fait d’accord sur leur envie de déménager et de prendre une retraite méritée. Sans compter Dana, dont le statut de pièce rapportée lui pose question quant à la place qu’elle occupe.
Ces questionnements et ces changements rebattent les cartes des relations familiales et les alliances qui se sont forgées naturellement au fil des années.
J’ai beaucoup apprécié la maîtrise des dialogues, très fluides, comme si le lecteur assistait vraiment aux discussions entre les personnages et les voyait s’entremêler, ce côté un peu « Woody Allenien » de mélanger les dialogues.
Je reconnais aussi quelques longueurs au récit avec de grands moments d’introspection et de retour en arrière, qui même s’ils éclairent l’histoire de la famille (Liesel est allemande, Bill est juif) s’étirent parfois un peu trop.
Mais c’est une lecture globalement agréable et une famille attachante avec laquelle je me suis plu à me balader dans New-York et à aller bruncher !
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, alors que vous aimez profondément les membres de votre famille, vous étouffez parfois lorsque tout ce petit monde est réuni ?
Moi, oui. Et apparemment, Benjamin Markovits aussi. Mais lui est un écrivain talentueux et cette réunion de famille à New-York devient un petit bijou littéraire sous sa plume.
Il raconte le quotidien, les chamailleries, les maladresses, avec beaucoup de finesse et finalement, c'est souvent drôle.
Markovits met tant d'intelligence, d'indulgence et de tendresse à raconter ce qui peut blesser qu'on se surprend à vous dire : mais oui, c'est exactement ça !
Et puis New-York, Central Parc, en toile de fond, pour un petit côté cinématographique très agréable.
À lire si vous aimez les chroniques de vie douces amères.
À lire si vous aimez Woody Allen.
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Le quatrième de couverture :
Paul Essinger, joueur de tennis professionnel, est qualifié à l’US Open. Comme pour chaque tournoi, sa famille se réunit à New York pour l’encourager. Ses parents, son frère, ses sœurs et ses neveux arrivent du Texas, de Harvard ou encore d’Angleterre. Aux yeux de Dana, l’épouse de Paul, la tribu Essinger paraît très brillante et soudée, voire inaccessible tant elle compose un tableau idéal. Pourtant, chacun d’eux va vivre cette nouvelle épreuve avec des ambitions et des aspirations différentes. Révélations qui tournent court, légers accrocs et désaccords majeurs rythment ce week-end décisif.
À travers une écriture vive et nerveuse, Benjamin Markovits capture toute la complexité des familles (apparemment) heureuses.
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