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L'auteur aime Berlin et y installe son deuxième roman en compagnie de deux amies qui ont appris à se connaître, qui ont appris à apprécier cette ville singulière malgré les tracas d'une Histoire souvent bien cruelle.
Qui sont-elles nos deux amies ? Des petites qui ont grandi dans une belle insouciance, nourries de leurs aventures d'adolescentes, nourries de leurs rêves, désirs, envies, désillusions et autres déconvenues. Hannah et Judith, l'une miroir de l'autre, filent vers l'âge adulte et se laissent surprendre par les caprices du coeur. Mais, Berlin, ville coupée en deux, n'est pas facile à apprivoiser ...
Un texte surprenant qui mérite lecture et pourquoi pas, re-lecture !
Une très belle histoire d'amitié entre deux jeunes enfants, amitié qui perdure à l'âge adulte, en dépit des circonstances, Hannah et Judith braveront les interdits dans un Berlin partagé en deux par le mur de la honte. Le père de Judith est cadre de la Stasi et voit d'un mauvais oeil cette amitié que les deux jeunes filles maintiendront en cachette. De belles images de cette Allemagne déchirée, une écriture fluide, Benjamin de Laforcade, auteur que je ne connaissais pas, nous emporte avec lui au fil de ce roman.
Dès leur plus jeune âge , chez les pionniers, Hannah et Judith, apprennent à obéir et à aimer la République démocratique allemande. Dans la largeur immense de l’avenue défilent les chars de l’armée populaire nationale, la marche des soldats rythme les applaudissements. Les immeubles sinistres, leurs fenêtres condamnées, les regards suspicieux, chacun épie son voisin. La crasse de Berlin. Devant les magasins tout le monde se presse, piétine, s’agace, la queue n’avance pas, à l’intérieur tout est vide, les rayons, les étagères. Et la liberté est à quelques mètres… derrière le mur.
Le récit commence en 1967 et se termine en 2016, permettant au lecteur de traverser avec Hannah et Judith l’histoire de la RDA. Une histoire d’amitié puis d’amour entre deux jeunes filles. Benjamin de Laforcade avec une plume évocatrice brosse avec brio le portrait de la République démocratique allemande, à travers les destinées d'un groupe de personnages. Nous suivons leur vie quotidienne étouffée de désirs avec la lente montée de la contestation d’abord clandestine puis au grand jour la rage remplaçant la peur. L’auteur sait parfaitement nous plonger dans l’atmosphère des années noires de la RDA, un état totalitaire avec un impitoyable système de surveillance des citoyens.
Une amitié inconditionnelle entre deux fillettes de six ans, à l’est du mur de Berlin.
Des personnages marqués sans être caricaturaux : un père cadre de la Stasi, une mère célibataire qui élève seule sa fille, un fils de pasteur qui devient voyou, un ancien nazi alcoolique qui se grime en clown, …et dans ce monde, deux filles qui vont grandir jusqu’à devenir adultes, et vont lutter pour sauvegarder leur amitié.
C’est un roman haletant, qui nous rappelle la vie des allemands quand leur pays était divisé, qui illustre les méthodes de la Stasi dans le quotidien des habitants de Berlin, qui à travers cette histoire d’amitié féminine nous rapporte une tranche de l’Histoire allemande, dans sa période de reconstruction post seconde guerre mondiale.
C’est un roman éblouissant, ou des éclairs de lumière jaillissent au milieu de la noirceur de la situation ; c’est une illustration du totalitarisme, qui fait intervenir des enfants ; c’est fin, intelligent et le sujet est traité de façon inattendue.
Un très beau roman de cette rentrée, que j’ai eu beaucoup de mal à quitter. J’aurais pu y rester encore quelques dizaines de pages …
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