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La folle Destinée des Kerdelec, Tome 1 : Un secret bien gardé, d’Aurore Drécourt, Calmann Lévy, 2024
Une histoire de famille… Les Kerdelec appartiennent à la noblesse bretonne et forment une belle galerie de personnages : le baron est autoritaire, la baronne est soumise et effacée, la fille aînée espère un beau mariage, la tante est plutôt manipulatrice… Les plus attachants sont les benjamins, Héloïse, une adolescente sourde et Philippe, le petit dernier, un adorable garnement, sans oublier la grand-mère, tellement humaine malgré sa sénilité. Les véritables héros du roman sont, en fait, les jumeaux, Sophie et Étienne, jeunes adultes aussi différents que proches l’un de l’autre…
Les Kerdelec sont désargentés. Leur situation pourrait s’arranger grâce à une promesse d’héritage mais tout bascule quand le précieux acte de baptême qui pouvait assurer leur avenir est volé tandis qu’Étienne disparaît et que, sous ce double choc, le baron est victime d’une attaque.
Sophie prend alors les choses en mains. Prête à tout pour sauver les siens, et consciente qu’elle ne pourra rien faire en tant que femme, elle décide de partir à la recherche de l’acte volé en se faisant passer pour son frère jumeau. Commence alors pour elle une quête périlleuse dans un monde impitoyable dont elle ne connaît pas les codes, quête d’autant plus déroutante que le séduisant et provocant comte de Carnac revendique lui aussi l’héritage…
Un contexte historique, celui de l’affaire de Bretagne, une des plus grandes et des plus passionnées affaires politiques de la fin de l’Ancien Régime français…
J’ai apprécié l’immersion dans cette 2ème moitié de XVIIIème siècle, avec, entre autres, la description des mœurs de la noblesse, tantôt très guindées et codifiées, parfois très libertines, les débuts de la langue des signes pour les malentendants, les subtilités du jeu de paume et la série d’expressions qui en découlent…
Le roman est axé sur un jeu de miroir et d’opposition : Sophie devient Étienne, éternel absent, la jeune femme étant aussi courageuse et libre dans sa tête que le jeune homme était pusillanime et effacé. La narration joue le jeu, passant d’ELLE à Il, dans une tonalité théâtrale où l’une sort pour permettre à l’autre d’entrer en scène et inversement…
Une intrigue à laquelle j’ai eu cependant du mal à adhérer, trop romance à mon goût, peut-être… Mais, surtout, je n’ai jamais accepté le pacte de lecture, jugeant l’écheveau trop peu crédible, ne parvenant pas à imaginer que Sophie ne soit jamais démasquée.
Le dénouement est en devenir, proposant un étrange triangle amoureux.
J’ai découvert cet opus grâce à une masse critique privilégiée de Babelio et ne promet pas de poursuivre avec le tome suivant, à paraître très prochainement.
#massecritiquebabelio #lesglosesdelapiratedespal
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