"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’histoire se déroule à La Réunion, anciennement appelée île Bourbon, où vit Edmond Albius, un jeune esclave qui a découvert le moyen de féconder la vanille. Son procédé révolutionnaire attire bien évidemment l’attention, devenant un enjeu important pour les propriétaires des plantations qui veulent s’enrichir. Edmond quant à lui, un peu naïf, a d’autres aspirations et rêves. Et bientôt, voilà l’heure de l’abolition de l’esclavage, ajoutant une nouvelle dimension à son histoire.
« Je ne suis pas tisaneur, je suis botaniste.
- Pas la peine de sortir des mots, dis plutôt que tu ne sais rien, ça suffit. »
Cette œuvre de fiction qui s’est nourrie d’une exploration des archives de l’île, est très réussie et agréable à parcourir. Ce récit, à la fois humain et historique, dépeint la vie quotidienne sur l’île, évoquant l’abolition de l’esclavage, la dureté de l’existence, les sacrifices, les injustices et la quête de liberté. Il met en lumière les changements survenus après l’abolition et la force de l’espoir.
« Il a fouetté le vieux Gustave, cette semaine. Un jour, on l’étouffera dans son sommeil, on étouffera tous les commandeurs dans leur sommeil. »
Le style graphique semi-réaliste est accompagné par des couleurs douces, presque passées, offrant un contraste avec la gravité du sujet, ce qui le rend accessible à un large public. En fin d’album, un dossier captivant nous plonge dans la journée du 20 décembre 1848, mettant en évidence le rôle de Joseph Sarda-Garriga dans l’application du décret d’abolition, l’après proclamation et un à propos sur le parcours d’Edmond.
« Personne n’appartient à personne... Tu parles. »
Ces « Chroniques de l’abolition » offrent une histoire enrichissante qui entremêle des personnages fictifs avec des figures bien réelles telles qu’Edmond Albius, l’homme à l’origine de la découverte du procédé de fécondation artificielle de la vanille.
Un très bel album.
Sainte-Suzanne, 1841, Edmond n'est encore qu'un jeune esclave à Sainte-Suzanne. Mais il est le premier à avoir trouvé comment féconder la vanille. Une découverte révolutionnaire qui aurait pu faire de lui un affranchi. Mais six ans plus tard, sa condition n'a guère évolué.
En France, le roi est parti, c'est la république.L'abolition de l'esclavage est proche et tout le monde sur l'île, qui va bientôt s'appeler la Réunion, ne voit pas ça d'un très bon oeil. Au travers d'Edmond et d'autres personnages, Appollo et Tehem nous font revivre ces événements historiques.
C'est lors d'une résidence artistique sur l'île que l'idée de cet album est née. Archives, documents, dessins de Potémont (peintre français qui fut avec Antoine Roussin, témoin graphique dans une publication illustrée de l'abolition) ont nourri cette histoire passionnante.
Appollo et Tehem parviennent à donner vie à ces instants d'Histoire au travers de quelques personnages attachants, dont Edmond, petit génie oublié de tous. Le dessin de Tehem, rond et léger, adoucit le récit de ces hommes et femmes qui, le 20 décembre 1848, espéraient voir leur vie changer, Qu'y aura-t-il après le racisme, les coups de fouet ou de fusil ?
Voilà déjà mon deuxième coup de cœur de l'année ! Ce remarquable livre est à mettre entre toutes les mains. Il est accompagné en épilogue d'un "journal de l'album" également très réussi. Brillant !
Une magnifique BD qui nous raconte les jours avant ce fameux 20 décembre, jour de l'abolition effective de l'esclavage sur l'Ile Bourdon, future île de la Réunion, en 1848.
De belles planches vont nous permettre d'appréhender le climat sur cette ïle au 19e siècle. De nombreux personnages jalonnent cet album. Edmond, un jeune esclave talentueux car il a découvert la pollinisation de la vanille, qui va faire la fortune des colons blancs sur l'île. Un jeune marron, qui se croit libre mais pas facile de mendier et chaparder. Une jeune et belle esclave dont le cœur va hésiter, mais elle est prête à devenir enfin livre. Des propriétaires blancs, qui ont fait fortune sur cette île et ne se voient pas payer leurs esclaves après cette fameuse abolition. Un journaliste, Potémont, qui va chroniquer ses journées dans le journal local, "la lanterne magique" et qui va avoir la bonne idée d'illustrer et de dessiner des planches. L'envoyé de l'empereur qui va être chargé de mettre en œuvre cette mesure révolutionnaire, comme donner enfin un nom aux esclaves qui ne sont plus considéré comme des meubles et qui vont devenir des citoyens. Mais aussi les "petits blancs" qui craignent cette liberté pour ces esclaves. Un esclave qui lui décide de repartir vers les côtes africaines. Des indiens qui ont été installés sur l'île pour avoir une main d'œuvre pas chére.
Cet album est foisonnant dans sa façon de raconter les faits, dans les personnages.
Les auteurs ont réussi une superbe BD, riche en références historiques et avec des personnages touchants. Ils racontent très bien ces fameux jours de 1848 mais aussi l'histoire de l'île Bourbon, future île de la Réunion.
Hasard de mes lectures, je viens de lire Indiana de Georges Sand, en BD et Indiana et son mari, ruiné, décident d'aller s'installer sur l'île Bourbon (!!!)
#Vingtdécembrechroniquesdelabolitiondelesclavage #NetGalleyFrance
Roman graphique
T'Zée est le dictateur d'un pays africain imaginaire. Le chaos est aux portes de ce pays et le règne de T'Zée et de son clan semble bien sur le point de s'achever. Les dessins de Brüno nous transportent dans la moiteur de la jungle tandis que le scénario d'Appollo colle très bien à la réalité de certains pays africains.
Quand T'zée a pris le pouvoir il portait tous les espoirs de la nation. Nous sommes maintenant à la fin de son règne que la très grande pauvreté et la corruption ont gangrené. La révolte gronde contre le vieux tyran qui a fait bâtir une capitale à sa démesure en pleine jungle. Sa famille et ses amis vivent dans l'opulence loin de la misère du peuple.
Le récit est astucieusement divisé en 5 actes comme dans une tragédie ancienne avec des amours interdits et contrariés, sur fond de luttes politiques et de pratiques ancestrales.
J'ai beaucoup aimé le graphisme. Les couleurs orangées, brunes, sépia s'accordent bien avec une certaine idée de l'Afrique.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2022/06/05/tzee-de-appollo-scenario-et-bruno-dessin/
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