Anthony Eglin

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Couverture du livre « La rose bleue » de Anthony Eglin aux éditions Fallois

Claude Stas sur La rose bleue de Anthony Eglin

La rose, reine des fleurs. Elle a ses aficionados qui sont prêts à tout pour obtenir un nouveau cultivar. Mais ce fut le cas de tous les temps ; nous sommes presque certains que la rose fut la première plante cultivée pour ses fleurs. Des Jardins suspendus de Babylone à la Chine, du roi Midas en exil à René d’Anjou, de Marie-Antoinette à François-Mitterrand, la rose s’est, au fil des temps, chargée d’une symbolique sociale, politique et religieuse. Aujourd’hui encore, elle est la rose mariale par excellence. Mais surtout, l’amour des jardins s’étant largement répandu dans toutes les strates de la société, le rosier est devenu un enjeu commercial car chaque année, les nouvelles espèces génèrent des millions de dollars de chiffres d’affaire. Aussi celui qui parviendra à créer une rose bleue deviendra immanquablement du jour au lendemain multimilliardaire.
Alex, un architecte, et son épouse, Kate, une antiquaire, ont fait l’acquisition d’une maison, « le Presbytère », avec un immense jardin, véritable jungle de rosiers de toutes les espèces. Quelle n’est pas leur surprise, au détour d’une chicane du mur de clôture, de découvrir un superbe rosier aux fleurs d’un bleu saphir profond. Très vite, ils prennent conscience de l’intérêt de leur découverte et font appel à un expert, Lawrence Kingston. Celui-ci les met en garde : leur rosier va déclencher les passions. Surtout que, visiblement, il ne serait pas une aberration de la nature mais bien le produit d’une hybridation faite par la main de l’homme. Et donc reproductible.
Un roman britannique, couronné du Prix Arsène Lupin du meilleur roman policier, qui nous permet de retrouver les descendants de Gertrude Jekyll et de leurs obsessions. Nous apprenons, au fil des pages, des tas d’éléments botaniques (je ne connaissais pas la delphinidine, un composé organique naturel constituant des pigments végétaux allant du bleu au rouge), mais également les arcanes du commerce des fleurs, en général. Le tout est soutenu par un humour assez bon enfant, jusqu’à la pirouette finale qui renverra dos à dos tous les protagonistes de cette aventure florale.