"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pas étonnant que « La rivière » soit un petit bijou car Annie Saumont était une orfèvre de la nouvelle. Après un roman exigé par son éditeur, Elle ne s’est consacrée qu’à ce genre peu goûté en France : la nouvelle. Son écriture est à l’aune de sa personnalité, sans bavardages inutiles. Des mots choisis cousus à petits points, un rythme donné par la ponctuation, c’est tout cela l’écriture de cette grande nouvelliste qui nous a quittés en 2017.
L’histoire débute avec la rivière et « ses langueurs trompeuses », mais ne vous y fiez pas, car elle peut monter « en une crue soudaine ». La rivière est le personnage principal, et l’intrigue se noue autour de son inertie car ce sont les personnages qui la côtoient qui nourrissent le récit : l’adolescent Vincent et Joseph, l’enfant vif comme une ablette, et puis la narratrice cachée dans la verdure et qui observe, et le promeneur qui a vu, mais qu’a-t-il vu vraiment ? Car il se passe quelque chose, au loin, des cris, peut-être même un drame qui se trame dans les eaux de la rivière. Mais qui croire ? Et n’est-ce pas la rivière elle-même qui, avec sa petit musique, décuple l’imagination ?
Ce petit livre (qui n’est plus édité et que j’ai trouvé chez un bouquiniste) est illustré par Anne Laure Sacriste. Ses dessins, très sombres, appuient le mystère, donnent de la profondeur au récit. Certains se déploient sur deux feuillets, et, au plaisir de la lecture, se rajoute celui de découvrir ces reflets sombres d’eau et de sous-bois ponctués de tâches de lumière. Un écrin pour un bijou de nouvelle, c’est somptueux ! Je souligne le travail méticuleux, exigeant des éditions du Chemin de fer, travail qui met en scène la rencontre entre un auteur de texte court et un plasticien.
Ils sont venus, ils sont tous là. Tous attablés, cousins, cousines, tantes, oncles, père, mère, grand-mère, autour du banquet en l’honneur du mariage de Jacques. Les plats se succèdent, le temps passe lentement alors les langues se délient. On critique la qualité des mets, la mariée, les invités. On prend plaisir à retrouver des membres de la famille perdus de vue. On drague sa voisine de table. On échange des potins. On dispute les enfants trop turbulents. On s’alcoolise. Bref, on mange, on fait la fête, on papote.
En moins de 50 pages, Annie Saumont s’adonne à un exercice de style : nous rendre compte de l’atmosphère d’un repas de mariage avec uniquement des scènes éparses dialoguées. Petits bouts de discussions entre convives qui finissent par donner une idée générale de l’ambiance de la noce.
Mise à part la forme, rien d’original. On retrouve le mélange de petites mesquineries, de critiques acides et de fraternité familiale. Le tout fait très vieille France, ne serait-ce que dans le choix des prénoms des personnages (Thérèse, Armand, Jacques, Catherine, Louise, etc).
Un petit livre sans réel intérêt, même s’il faut saluer le tour de force de l’autrice qui réussit à cerner des caractères en quelques mots échangés.
Un concept insolite !
Vingt nouvelles pas vraiment gaies.
Des cas souvent désespérés
Des personnages malmenés par la vie et par la société.
Heureusement, Anne Saumont sait y glisser une dose d’humour
Si certaines m’ont séduite, l’écriture de certaines autres, au ton brusque haché , à la syntaxe déstructurée m’ont semblé plus hermétiques.
Une lecture plutôt agréable dans l’ensemble.
L’avantage des nouvelles, c’est que c’est pratique à la plage.
On en lit une, hop, on va mettre les pieds dans l’eau.
Une autre, on pique un petit somme.
Une troisième, puis quelques brasses.
……… et ainsi de suite.
Je ne suis pas fana de nouvelles.
Dans « Encore une belle journée », certaines m’ont plu, d’autres ennuyée, le bilan est plutôt moyen.
Parfois, elles sont sciemment hermétiques au début, mais ça ne rajoute aucun charme à mes yeux.
Dire que j’ai un autre recueil de nouvelles d’Annie Saumont dans ma PAL ! Il attendra un peu.
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