"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman décrit la descente aux enfers de deux amants, Evane et Winona, dans un quartier marginal de Fort-de-France en Martinique.
Dans une ambiance urbaine et violente, où règne la loi du plus fort, où domine la drogue, où coule le sang dans l’indifférence générale, où souffrent des femmes soumises et objetisées, nos deux héros aspirent pourtant à s’évader vers un espace de liberté et de douceur. Mais tout est là pour nous rappeler que ce quartier est une prison dont on ne peut pas s’échapper, et où le rêve n’a pas sa place. De la description de l’espace, organisé autour de 4 rues aux noms évocateurs (comme Sans-Retour ou Fièvre), aux scènes de violence ordinaire dépeintes avec précision par l’auteur, en passant par son style oral et saccadé, tout concourt à créer une ambiance oppressante et cruelle.
Malgré l’issue fatale qui les guette, nos deux héros, animés par une rage de vivre et d’aimer, réussiront tout de même à picorer quelques rares instants de bonheur, laissant entrevoir un mince rayon d’espoir dans cet univers assassin.
Un roman bouleversant, plein de douleur et de beauté.
Une écriture terriblement urbaine, violente, et particulièrement colorée raconte la Martinique contemporaine, très très loin des cartes postales idylliques. Là-bas, la misère, l’ennui, les villes y assassinent l’amour, c’est excessif mais efficace
ce livre est tout simplement bouleversant
et vous amène un regard si éclairé pour celui qui sait le recevoir
il vous transporte il vous saisit vous êtes tenu en haleine
un merveilleux livre que je n'aurai jamais eu l'occasion de connaître
merci à ce prix orange de nous donner ces belles opportunités
Les villes assassines
d’Alfred Alexandre (Ecriture)
Martinique. Département français. Rue Fièvre, rue Sans-Retour, rue Vieille-aux-Morts. Zones perdues de Fort-de-France. Zones qui «n’aiment pas qu’on dise qu’elles sont belles.»
Là survivent Evane le siphonneur d’essence, Winona gogo girl, Doppy son père qui «la regarde, les yeux pleins d’envie triste, remuer son corps chaque vendredi et samedi soir, en string ou en body.», Manuel le petit boutiquier du coin recruteur de dealers, Venaton «géreur des associatifs», Big Time le DJ et sa sono TNT, et puis, et puis, y’a Slack au surnom qui siffle comme une lame de rasoir, le terrifiant Slack, «une main sur la crosse du revolver ou le manchon de son coutelas.». Slack et son gang de «macouts».
Une vrai cour des miracles !
Ici bas, entre la rue Fièvre et la rue Sans-Retour, règne Slack.
Ici, très bas, s’étend le territoire autorisé de Slack : drogues, magouilles en tout genre...jusqu’aux femmes...jusqu’à Winona.
Tout passe entre ses mains. Slack, le maître du monde.
Et dans cette violence désespérée Evane et Winona vont se rencontrer et oser espérer.
Mais comment s’en sortir sans se faire ratrapper ?
Comment aimer sans illusions ?
Un roman noir. Très noir. Hanté de chimères.
Une rue sans retour.
Un roman parfaitement maîtrisé par Alfred Alexandre.
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