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Remporté lors du Masse Critique Graphique de Janvier 2018, ce livre, aléas de la Poste obligent, a bien failli ne jamais arriver jusqu'à moi. Je tiens donc à remercier doublement Babelio ainsi qu'Esperluète Editions pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir la plume d'Alan Speller, auteur belge dont il s'agit du premier récit publié.
Cela aurait d'ailleurs été bien dommage, car, disons le d'emblée, "Rideau" est un petit coup de cœur. À peine une quarantaine de pages, une première de couverture particulièrement sobre, mais quelle originalité ! Originalité de cette langue, originalité de cette structure narrative constituée de courts paragraphes qui ne dépassent jamais la page complète, originalité de ce dialogue dans le temps entre une mère et son fils.
À peine quelques bribes de souvenirs, à peine quelques dialogues rapportés et pourtant, à l'issue de ces quarante pages, l'impression de connaître les personnages est une évidence. Pour quelles raisons ? Parce qu'Alan Speller va à l'essentiel, parce que ces morceaux de vie si épars soient-ils sont les plus marquants, que ces sensations, ces souvenirs suffisent au lecteur pour comprendre les états d'âme du fils et surtout parce que le sujet du livre - la relation mère-fils - même si elle nous est présentée dans un écrin original, touche à l'universel.
Concis, bref, épuré, "Rideau" est un roman qui bouscule, surprend, une œuvre dont la profondeur n'a d'égal que l'originalité.
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