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Roman ou biographie, témoignage déguisé ?
Difficile de dire exactement tant le père du héros ressemble à une certaine star qui n'est pas sans nous faire penser au propre père de l'auteur. Alain Delon. Déjà que physiquement...
Les similitudes sont confondantes, entre le père du héros et Alex Delval, le héros lui-même (vous noterez les initiales...).
Dans les deux cas, peu importe la polémique, le roman est très bien écrit, très bon et se lis avec plaisir et intérêt. Même si, il est quasiment impossible de ne pas faire le lien entre roman et réalité.
J'ai eu la sensation d'avoir entre les mains l’œuvre d'un grand auteur. Un auteur rare, qui à su me captiver par ses mots, sa narration fluide.
Maintenant, j'attends avec impatience le second ouvrage pour me rendre compte. Car, même si ce récit m'a passionné, encore une fois, difficile de ne pas faire l'amalgame et de se poser la question, à maintes reprises de savoir ce qui relève de l'imagination, fictif donc, et ce qui relève du témoignage à peine dissimulé par l'auteur.
"La curiosité est un vilain défaut" me serinait-on à l’envi lorsque j’étais jeune. Il est vrai que j’ai toujours aimé découvrir, comprendre, chercher, savoir. Je n’y voyais pas là matière à reproches, au contraire. Et aujourd’hui, je reste convaincue que j’avais raison car j’ai fini par succomber à la tentation. C’est bien par curiosité, en effet, que j’ai acheté le premier roman d’Alain-Fabien Delon "De la race des seigneurs" et je ne le regrette pas.
De lui, comme tout un chacun, je connaissais ses dispositions de mannequin, ses talents d’acteur mais j’étais vraiment curieuse de voir ce qu’il pouvait donner en qualité d’auteur. Eh bien, je dois l’avouer, il ne s’en tire pas mal du tout. Il n’est pourtant pas facile de gérer ce doute qui forcément s’installe à chaque page : roman ou autobiographie ? Vrai ou faux ? En effet, son personnage – ou plutôt ses – s’appelle Alexandre Delval – A.D., tiens donc ! Forcément aussi, on reconnaît bien cette histoire de fils de… C’est une sorte de psychothérapie qu’il semble entamer là, n’aurait-elle pas eu le même effet sous pseudo ? Mais sans ce nom d’auteur, aurais-je eu le désir de lire cet ouvrage ?
Bon, revenons au roman. Au fur et à mesure de ma lecture, je me surprenais à penser ironiquement "Pauvre petit garçon riche !", et pourtant j’avais envie de lui donner la main à ce petit Alex, de le prendre dans mes bras, de le consoler de ses chagrins d’enfant délaissé. Son histoire est celle d’un enfant élevé dans l’absence, absence de son père qu’il aime et hait à la fois, ce héros, ce grand arbre à l’ombre duquel le petit ne peut croître. Mais absence aussi de la mère partie vers d’autres aventures et plus préoccupée par ses amours nouvelles que par ce petit bonhomme qui peine à avancer et, adolescent, divague de paradis artificiel en bouteilles d’alcools forts. En somme une histoire de manque, d’alcool, de poudre et de flingues, un appel au secours.
J’ai cependant été séduite par l’écriture nerveuse, vive, saccadée parfois qui donne du rythme au texte. J’ai, par ailleurs, apprécié la construction du récit qui, sous forme de confession, alterne passé et présent et évite l’ennui. Autrement dit, sans qu’il soit, à mes yeux, le roman du siècle ou même de l’année, je l’ai lu avec plaisir.
Monsieur Delon junior a peut-être trouvé là un moyen de se faire un prénom. Pour le savoir, j’attends son deuxième roman, de pure fiction cette fois, j’espère.
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