"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai apprécié la construction de ce roman, sous forme de journal intime, Antoine, relatant ce fais divers dont le couple est victime, après s'être retiré dans un endroit isolé " Leur refuge"...et les corrections ou les réflexions
apportées par Marie, sur les propos tenus par son mari...
Comment continuer à vivre sereinement avec un tel fardeau sur les épaules!!!
C'est ce que démontre l'auteur, la culpabilité, les regrets, la peur, tous ces sentiments si bien mis en mots...
Antoine et Marie couple de retraité, avaient prévu de vivre sereinement la suite de leur vie dans leur maison de bois, perdue au bord d'une forêt au Québec. Après une vie bien remplie, ils souhaitent plus que tout être tranquille et avoir la paix. Ils n'ont pas d'électricité, ni d'eau courante, mais vivent au bord d'une rivière et cela leur suffit amplement.
Malheureusement, le destin va en décider autrement…
Une nuit, ils sont réveillés en sursaut par des cris derrière les murs leur indiquant que la forêt est en feu !
N'ayant pas les mêmes perceptions de cette nuit, la vie d’Antoine et de Marie va se transformer en combat permanent pour sortir d'une spirale qui les attire irrémédiablement vers le drame qu'ils ont vécu.
La forme d'écriture adoptée par l'auteur est très intéressante, d'ailleurs pour moi, elle est la raison du livre.
Ancien professeur d'université en création littéraire, Antoine raconte ce qui s'est passé. Il prend en main le récit dès le début du roman. Mais très vite, Marie ajoute quelques mots d'abord qui s'inscrivent dans les idées d'Antoine, mais petit à petit Marie n'adhère plus aux mots de son conjoint et ses propres pensées s'opposeront à celles de son mari, elle refuse qu'il parle en son nom
C'est donc une narration alternée entre le couple, qui va raconter le terrible événement. Leur maison n'est plus un lieu de paix. Comment vont-ils réagir au malheur qui leur est arrivé ?
La perception d'une chose est un ressenti très personnel. Chacun vivra un traumatisme à sa façon. Pour certains, ce sera le déni, d'autres s'enfonceront dans le silence, alors que d'autres encore auront besoin de le partager, de communiquer.
La sécurité n'existe plus dans le quotidien d'Antoine et Marie dans ce récit très original et fort bien mené. Heureusement, il y a de l'amour dans ce couple. Marie ne supporte plus la dégradation physique et psychologique de son mari. Elle va tout faire pour le retrouver.
Alain Beaulieu joue avec ses lecteurs.
Rebondissements successifs, suspense et psychologie dans ce thriller philosophique que j'ai lu d'un trait, captivé que j'étais jusqu'à la dernière page.
Une intrigue sur fond de nature vierge, particulière, intéressante, haletante… et d'une belle finesse.
Nous avons tous passé un très bon moment de partage et d'échanges Cercle littéraire Château de l'Hermitage ce vendredi soir, où j'ai découvert un autre “Alain” très drôle et bavard, ainsi que sa compagne Chantal, fort charmante…
Après avoir été nommé en 2017 avec L'interrogatoire de Salim Belfakir (Druide), Alain Beaulieu remporte cette fois-ci le prix France-Québec 2023 pour son roman “Le refuge”.
Je me suis régalée avec cette lecture qui m'a transportée dans les espaces Quebecois, j'y ai retrouvé l'atmosphère propre aux ecrivains Quebecois.
Chaque chapitre apporte une surprise et donne envie de continuer, nous sommes pris dans cet engrenage infernal.
C'est mené comme un roman policier et je ne l',ai pas lâché.
Pour oublier Eliana, le postier Passila, personnage un tantinet bordeline et terriblement attachant, quitte la grande ville pour Ludovia, un petit village à l'allure calme, mais adossé au volcan Tipec, ce qui ne présage rien de très bon...
Dans un roman en forme de clin d'oeil entre deux cauchemars, d'une plume acérée, Alain Beaulieu décrit une kyrielle de personnages douteux, aux expressions tantôt cocasses, tantôt déplorables, presque caricaturales. De rien, de quelques mots lancés d'une voix suave par la mystérieuse serveuse aux allures amérindiennes, d'une attitude sèche de la boulangère aigrie par la vie, à un pauvre maire, réduit à repeindre sa maison couverte de tags ou encore à ce policier alcoolo sur les bords, et, toujours la matraque à la main, l'auteur fonce dans une intrigue à tourmenter les plus durs à cuire. Et, dans des scènes en demi-teintes mais au suspens palpitant, il déploie une narration souple, prêt à bondir d'une anecdote à une autre, d'un ouïe dire à un quand dira-t-on. Pourtant, il ne fait que les décrire dans leur quotidien, somme toute banal. En apparence. Car, un rapport de force qui aveugle et oppresse s'instaure insidieusement comme un volcan prêt à exploser, et, Passila, malgré sa bizarrerie de freak innocent et déterminé, nimbe chacune de ses apparitions d'une lueur blafarde et révèle finalement la véritable nature des êtres qui lévitent autour de lui. En une centaine de pages d'une saisissante asphyxie, Alain Beaulieu réussit à diffuser le trouble en narrant la déconvenue d'un anachronique invétéré, à coups de séquences courtes, tragiques, loufoques voire même érotiques. On reconnaît là un auteur, amoureux de l'imagination panoramique et de la phrase sinueuse qui écrit pour le plaisir. Avec Le Postier Passila, un récit déluré, de bout en bout astucieusement décalé, Alain Beaulieu réussit à imposer un style. La boucle est bouclée, le facteur est passé.
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