Des idées de lecture pour ce début d'année !
C'est l'hiver 1867. Une famine terrible frappe la Finlande.
Dans un petit village, Maria et Juhqni, son époux, tentent de survivre et de nourrir tant bien que mal leurs enfants, la petite Mataleena et son petit frère Juho.
Mais le froid est trop intense, plus aucune récolte, pas la moindre racine ou le moindre fruit, pas même poissons ou bêtes sauvages ne sont disponibles pour subsister.
Maria décide de laisser son mari mourrant pour aller avec ses enfants jusqu'à Saint Petersbourg, chercher un abri et à manger, comme tant d'autres dizaines de mendiants lâchés sur les routes enneigées du pays.
Ils seront nombreux à chercher de quoi se nourrir, de quoi s'abriter pour ne pas mourir gelés au bord du chemin la nuit, pour ne pas être attaqués par d'autres mendiants affamés comme eux.
Tant de femmes auront à subir ce que Marja va vivre, lorsque quelques hommes offrent un toit pour la nuit en échanges de faveurs jamais consenties par ces femmes acculées aux pires soumissions pour vivre un jour de plus.
Et qui dit famine, froid, mouvement de population, implique aussi maladie. Ils seront nombreux à être décimés sur les routes et dans les campagnes.
Le récit alterne les points de vue des différents personnages, Maria, Mataleena, Juno, et celui du sénateur, le seul avec ses pairs à ne pas avoir à subir de plein fouet la famine et le froid, protégés par leur milieu social.
Un récit fort, qui montre la détermination à s'en sortir lorsqu'il ́'y a plus aucun espoir, la force des femmes lorsqu'il s'agit de faire des choix et de sauver leurs enfants, le sort inéluctable qui les attend lorsqu'elle sont en position de faiblesse, abusées par les hommes, trahies par les épouses.
Affamés, épuisés, tant d'entre eux vont mourir pendant que le pays s'endette pour créer une ligne de chemin de fer, et que les bourgeois profitent paisiblement du bon feu de leur cheminée, et de la soupe chaude servie par leurs domestiques.
https://domiclire.wordpress.com/2025/01/12/la-faim-blanche-aki-ollikainen/
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Finlande, 1867. Une terrible famine sévit et nombreux sont ceux qui se lancent sur les routes dans l’espoir de survivre. Marja fait partie de ceux-là : elle a dû abandonner sa ferme (y laissant son mari agonisant) et partir avec ses deux jeunes enfants. Son espoir est d’arriver jusqu’à Saint-Pétersbourg.
Mais l’hiver est implacable. Partout, c’est le même drame : il n’y a rien à manger, si ce n’est de temps en temps une bouillie claire ou un pain fait en grande partie avec de l’écorce d’arbre.
» C’est M.Hackmann. Il essaie de sourire et sur son visage se dessine une expression idiote, bien que douce.
-Je n’ai pas de pain, malheureusement, ou peut-être un quignon pour le petit. Mais vous trouverez un lit pour la nuit dans la dépendance. Ou peut-être que je pourrais vous donner le mien…de pain je veux dire ! Je n’ai pas le droit de vous loger dans la maison principale, c’est interdit, à cause des maladies. Chez moi. Vous pouvez aller vous installer dans l’hospice des pauvres, bien sûr, comme je vous l’ai dit.
»
Dans le même temps, les nantis sont bien au chaud et à l’abri chez eux, notamment ce sénateur, qui prône une politique d’austérité et est indifférent au sort des indigents.
Ces milliers de réfugiés qui sont sur les routes n’ont qu’un but : survivre à ce terrible hiver. Mais comme si la faim ne suffisait pas, ces terribles conditions de vie font ressortir ce que l’âme humaine peut avoir de plus sombre et tous ces gens, principalement les femmes et les enfants, sont confrontés à une terrible violence physique parfois, mais aussi verbale.
Nombreux sont ceux qui préfèrent détourner le regard ou ne pas avoir à faire avec ces mendiants… (bizarre comme cela résonne avec la situation actuelle et ce qu’on appelle la crise des réfugiés).
Bon, vous l’aurez compris, ce court roman de 152 pages ne vous fera pas sourire mais réfléchir et c’est très bien écrit.
Finlande par une chaude journée d’été. Neuf personnages de trois générations différentes vont voir leurs destins et leurs histoires s’entremêler. Il y a tout d’abord Vilho et Sirkka, les plus anciens. Installés là depuis toujours. Sirrka perd peu à peu la tête et ses repères sous le regard amoureux et inquiet de son mari. Puis Leena, leur fille, mariée à Esko. Meri, la plus jeune qui cherche la compagnie du jeune Kaius, lui-même fils des voisins de la famille, Élina et Aatu, venus de la ville pour s’installer et vivre dans cette campagne si particulière. Et enfin Reino, revenu pour enterrer son frère sur cette terre qu’ils avaient quitté pour s’installer en Suède. Durant cette journée, chacun va faire l’expérience de la vie, de l’amour, de la maladie et de la mort. Et se poser nombre de questions existentielles.
Ce court roman est un huis clos poétique qui s’étend sur une unique journée. La nature y est omniprésente, l’eau est un personnage central mais aussi les animaux qui peuplent cette campagne – un loup, des corbeaux, un agneau muet – comme autant de prolongement des neufs êtres humains qui vivent là et comme autant de présages de ce qui les attend.
Le lecteur se laisse peu à peu happer par ce conte onirique habité à la fois par une grande douceur et par la conscience très claire que des choses terribles guettent les habitants du village. Aki Ollikainen fait ainsi arriver les événements lentement, progressivement sans à-coups ni violence.
C’est extrêmement puissant, empli d’une magie particulière due à présence de la nature, délicat dans ce que cela raconte de cette famille, de leur histoire et de leurs relations. On perd parfois pied entre la réalité et l’imaginaire mais toujours avec bonheur, comme à la lecture d’un long poème ou comme à travers un songe.
C’est une expérience de lecture tout en lyrisme et habitée par une douce mélancolie. Une parenthèse qui relate un instant de vie simple que l’auteur a su rendre envoûtant.
J’ai plongé dans la campagne finlandaise. J’ai écouté les habitants de cette campagne. Je les ai accompagnés pendant cette journée où la réalité a côtoyé l’imaginaire. Où les animaux ont la parole. Où les hommes et femmes exécutent leurs tâches journalières. Où l’amour est présent. Où des corps se retrouvent. Où la Nature dicte les règles. Où les traditions finlandaises sont présentes. Où le loup fait peur. Où les jeunes découvrent des secrets. Où un brochet s’impose.
« Pastorale », c’est une, des histoires familiales. « Pastorale », c’est les mots de son auteur Aki Ollikainen, des mots poétiques. « Pastorale », c’est l’imagination de son auteur, imagination mêlant mythe, conte, et réalité. « Pastorale », c’est un roman court qui m’a captivée du début jusqu’à la fin. « Pastorale », c’est se dire que j’ai aimé cette lecture-expérience mystique!!!
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