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Abdennour Bidar

Abdennour Bidar
Abdennour Bidar est un normalien issu de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé de philosophie, et docteur en philosophie. De 2004 à 2012, il enseigne la philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles. Chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de... Voir plus
Abdennour Bidar est un normalien issu de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé de philosophie, et docteur en philosophie. De 2004 à 2012, il enseigne la philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles. Chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l'éducation nationale et au Haut Conseil à l'intégration, il est nommé, en avril 2013, membre de l'Observatoire de la laïcité. Il appartient également au comité de rédaction de la revue Esprit. Il travaille sur l'évolution de l'islam contemporain et sur les formes que peut prendre la vie spirituelle de l'Homme du XXIe siècle.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Lettre ouverte au monde musulman » de Abdennour Bidar aux éditions Les Liens Qui Liberent

    Sophie Moisy sur Lettre ouverte au monde musulman de Abdennour Bidar

    En quelques pages,cet écrivain philosophe met en lumière un certains nombre de problématiques qui touchent l'islam mais aussi l'occident.
    A lire absolument...

    En quelques pages,cet écrivain philosophe met en lumière un certains nombre de problématiques qui touchent l'islam mais aussi l'occident.
    A lire absolument...

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    Couverture du livre « Plaidoyer pour la fraternité » de Abdennour Bidar aux éditions Albin Michel

    Nathalie cez sur Plaidoyer pour la fraternité de Abdennour Bidar

    Tres beau livre qui fait rêver.
    Si seulement ce plaidoyer pouvait se réaliser, avec les valeurs qu'il véhicule.
    Un livre à mettre entre toutes les mains !

    Extraits :

    Les enfants doivent donc dès leur plus jeune âge être éduqués conjointement chez eux et en classe – ainsi que dans leurs...
    Voir plus

    Tres beau livre qui fait rêver.
    Si seulement ce plaidoyer pouvait se réaliser, avec les valeurs qu'il véhicule.
    Un livre à mettre entre toutes les mains !

    Extraits :

    Les enfants doivent donc dès leur plus jeune âge être éduqués conjointement chez eux et en classe – ainsi que dans leurs activités périscolaires et tous les lieux d’éducation (clubs sportifs, etc.) – à plusieurs choses : discuter ensemble de leurs convictions, de leurs croyances dans un climat de tolérance et d’écoute, en vue de développer leur curiosité pour l’autre, de comprendre ce qui distingue les cultures, les visions du monde et de découvrir aussi ce qui les rapproche ; accomplir ensemble des tâches d’intérêt général qui leur donnent le sens du collectif ; multiplier les jeux, les activités, dans lesquels ils développent leur capacité à coopérer, à interagir, pour comprendre que chacun n’est rien sans les autres. Il faut enfin cultiver la sensibilité morale de chaque enfant en trouvant les moyens de l’inviter à se mettre à la place de l’autre, à vouloir l’aider, à compatir lorsqu’il souffre, à être heureux avec lui de ce qui le réjouit – l’empathie.

    « la laïcité permet l’exercice de la citoyenneté, en conciliant la liberté de chacun avec l’égalité et la fraternité de tous, dans le souci de l’intérêt général "

    Laisser la différence s’exprimer mais chercher aussi ce qui peut nous rassembler. Sinon le silence donnera lieu à la violence.

    Apprendre aux élèves à débattre sur les valeurs'
    On ne peut plus laisser en dehors de l’École ce type de discussions sur la différence des convictions, et également sur la nécessité d’avoir des convictions partagées et des valeurs communes. Il faut que le sujet de ce qui nous distingue et de ce qui nous réunit soit enfin mis sur la table de la classe… au lieu de glisser sous le tapis comme tout ce qui nous embarrasse ! Laisser la différence s’exprimer mais chercher aussi ce qui peut nous rassembler. Sinon le silence donnera lieu à la violence. Mais, alors même que beaucoup de professeurs voudraient s’engager ainsi, ouvrir ce type de dialogue, souvent ils ne le font pas parce qu’ils se sentent trop démunis – notamment sur les questions touchant aux convictions religieuses des élèves, ou sur la maîtrise du débat en classe.

    8. retrouver l’esprit des mouvementsd’éducation populaire.
    Ces mouvements reposent sur l’idée fondamentale que l’individu doit pouvoir accéder toute sa vie durant – et pas seulement à l’École quand il est enfant – à des outils intellectuels et culturels, ainsi qu’à des espaces sociaux, qui vont lui permettre de continuer à se construire, à évoluer, à cultiver des convictions politiques, à dialoguer librement et à se solidariser avec d’autres à la poursuite d’idéaux partagés, à s’engager au service des causes les plus conformes à ses compétences et à ses aspirations. Notre société a trop perdu cette source d’inspiration. Cette ambition légitime et nécessaire d’une vie sociale qui ne se limite pas à gagner son pain à la sueur de son front, et à des loisirs dans lesquels on ne peut que songer à récupérer sa force de travail. Il est grand temps de faire repartir l’élan de cette éducation tout au long de la vie. Par exemple, à travers la multiplication des forums citoyens, des universités populaires ou universités de tous les savoirs, comme celle créée par Michel Onfray à Caen. Notre vie sociale ne peut plus, comme le disait Hannah Arendt, être limitée au temps de travail : l’être humain n’est pas seulement un animal laborans, un animal travailleur, il a aussi des besoins psychologiques supérieurs : artistiques, intellectuels, spirituels… À la « vie laborieuse » doit s’ajouter comme un droit inaliénable le temps de la vie culturelle et de la vie politique.

    Nous avons besoin d’une fête de la fraternité comme nous avons une fête de la musique ! Et sur la durée, nous avons besoin de nouvelles maisons de la culture, des maisons de l’interculturalité auxquelles chaque commune d’une certaine taille serait tenue par la loi d’ouvrir une salle, un local, en recevant de l’État ou des régions les financements adéquats. Il est capital en effet que l’on ne considère pas la mise en œuvre de la fraternité comme la seule responsabilité de l’État, des politiques, de l’École ou des entreprises – de toutes les institutions vis-à-vis desquelles l’individu risquerait de se déresponsabiliser. Nous devons entrer aussi beaucoup plus résolument dans l’ère de l’empowerment, c’est-à-dire de la responsabilisation de chacun : « Et moi, que puis-je faire pour la fraternité ? » Il faut que sur l’enjeu de la fraternité se constitue une démocratie participative, coopérative, dans laquelle l’État vient au soutien – législatif ou financier – d’initiatives et d’entreprises qui sont au pouvoir des citoyens. C’est aussi à chacun d’entre nous, très au-delà des dix propositions que je fais ici, de faire fonctionner sa propre créativité.