Coup de fraîcheur sur le Prix Orange cette année : deux de ses jurées n’ont pas 20 ans, l’une d’elle est Camélia Jordana. Elle n’est pas écrivain mais artiste, et s’est étonnée qu’on fasse appel à elle pour le Prix. « Je ne me sentais tout simplement pas légitime de juger des écrivains, s’exclame cette jolie brune de 19 ans. Je me trouvais jeune, je ne faisais pas partie du milieu littéraire, je me posais beaucoup de questions. Mais Erik Orsenna m’a rassurée point par point ». Car si cette enfant de chanteuse lyrique n’écrit pas de romans, elle est en revanche une lectrice acharnée. « Ma première vraie claque, je l’ai reçue avec La Traversée de l’été de Truman Capote, quand j’étais adolescente. Je me suis vraiment mise à lire avec les livres de Romain Gary, en particulier La Vie devant soi. C’est avec ce livre que j’ai compris ce que pouvait être la littérature ».
Projetée à 16 ans dans un monde professionnel, le milieu de la musique et des majors, Camélia Jordana a développé une solide maturité qui lui permet de ne pas perdre pied. « Je travaille avec des gens qui ont entre 30 et 50 ans et qui me prennent pour une adulte. Alors des mécanismes se sont vite mis en place. Et puis je ne suis pas mondaine, je mène une vie très normale, avec des repères solides ». Une vie normale mais très pleine : Elle a enregistré en duo avec Alain Chamfort la chanson « Bambou », qui figure sur le nouvel album du chanteur sorti le 16 avril, prépare son entrée en studio pour son deuxième album en fin d’année. En janvier et février, elle faisait ses débuts d’actrice dans le film de Clément Michel, « Thomas Platz a un bébé », aux côtés de Raphaël Personnaz et Charlotte Le Bon, et trouve le temps de s’immerger consciencieusement dans les lectures du Prix Orange. « Si je n’aime pas un livre, j’ai besoin de le lire attentivement jusqu’au bout pour expliquer vraiment et honnêtement pourquoi je ne l’aime pas. Même chose si je veux le défendre ! Le Prix Orange me demande beaucoup de concentration, mais c’est passionnant. Et j’ai le bonheur de rencontrer des jurés comme Karine Tuil, j’aime infiniment la façon dont elle parle des livres, ou le président Erik Orsenna, qui est vraiment trop rigolo ».