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Je n'ai pas été charmé par cette lecture qui m'a entrainé sur les bords du Saint-Laurent.
J'ai noté l'omniprésence du vent et de la poésie.
J'ai eu de la peine pour les 2 naufrages du père.
Une lecture dont je suis ressortie avec plein de questions sur les personnages car l'auteure ne donne pas toutes les réponses.
Ce recueil de poèmes tout en émotions prend pour thématique la forêt, monde de renaissance et de résilience. Les vers libres de Hélène Dorion sont comme une promenade, auréolée de mystères et de rêveries, dans « ses » forêts, nos forêts. C’est une célébration de la nature. Nous ressentons la puissance des arbres, la douce odeur de l’humus, les petites feuilles qui cherchent la lumière et le souffle du vent dans les feuillages… le cycle de la vie.
Cette harmonie avec la nature nous amène à méditer, la forêt prend possession de nous. Nous prenons racine dans le sol, en communion avec la force de cette forêt, universelle et intemporelle, qui existe depuis la nuit des temps. Ce partage nous rend responsables. Nos fragilités sont intimement liées car nos destins sont indissociables, nous respirons l’un dans l’autre.
« Les racines
fendent le sol
comme des éclairs
avancent dans leur solitude
et tremblent
pareilles à une vaste cité de bois
les racines
s'accordent à la sève
qui les fouille
observent-elles les nuages
pour apprendre
la langue de l'horizon »
C’est un livre à garder sur sa table de chevet, à lire et relire pour son introspection, sa douceur et sa sensibilité.
Dans « mes forêts », son précédent ouvrage, Hélène Dorion nous entraînait dans les bois au plus près des arbres dans une nature préservée. Dans » Cœurs comme livre d’amour », la poétesse nous convie encore et toujours à cheminer dans la nature et l’intime, comme un écho à la vie, à l’amour.
« Le chemin de lumière et le chemin de peine
s’étirent, dans la brûlure du soir
qui dénude le vaste horizon
tu n’ignores plus rien de ton cœur. »
La poétesse québécoise parle avec simplicité de cet organe « tache sombre-ou claire/vaste empreinte/enveloppe où pèse le sang », ce cœur qui bat et dont les joies, les peines, nous sont communes. Sujet universel, donc, mais traité de façon subtile.
« Mon cœur, où déposer la soif
qui n’a pas de commencement. »
En parcourant les paysages, et en nous ouvrant son cœur, elle ouvre de vastes horizons, et c’est le monde qu’elle nous offre.
Les saisons s’égrènent, on sent le temps qui passe, et ce cœur qui change, comme les saisons.
« Le sapin rouillé de novembre, le bois
qui bientôt brûlera
dans la cheminée de décembre, le monde
s’il recommence, mon amour, entre tes mains. »
Mais il y a aussi ce sentiment d’incomplétude et l’inconstance des rêves. On ne peut retenir les années qui s’écoulent.
« …je n’ai fait le tour ni de mes rêves ni de l’amour ».
Hélène Dorion s’y entend pour cueillir le quotidien et la sensualité des éléments. Dans son œuvre, tout fait poème.
« Humble dans mon corps, le matin se glisse :
l’odeur du café, du pain grillé
tout ce temps entre nos mains. »
Ces petits riens, ces choses intimes, nous en disent beaucoup sur elle-même, et c’est avec une sincérité sans affectation qu’elle ouvre son cœur jusque dans ses moindres plis.
J’ai beaucoup aimé cet abandon dans la mélancolie, les moments heureux et les plus douloureux.
Sans lyrisme appuyé, voguant entre prose et poésie, l’écriture d’Hélène Dorion nous étourdit dans un grand frisson de vie.
Pour Hélène Dorion, le cœur est beaucoup plus que cet « organe central situé entre les deux poumons », Il est aussi le lieu de « cet amour qui imbibe nos mains. »
En partant d’un organe fait de tissus et de sang et qui bat pour nous maintenir en vie, la poétesse nous conduit sur le fil fragile de l’amour. Elle évoque aussi avec beaucoup de délicatesse la rupture, l’éloignement, le temps qui passe et les souvenirs de l’enfance.
Tout est dit avec simplicité et c’est cela qui nous touche, cette façon de raconter les méandres du cœur et de la vie, où chacun peut se retrouver.
« Ce matin le vent enlace la maison, étreint
les arbres comme m’étreint ton silence.
L’étendue s’efface, ne laisse que mon corps
mes veines fines, mes mains éparpillées
dans le souvenir de ton visage,- le désir
est amour de la lumière. »
La nature, le paysage, accompagnent ce voyage au cœur de l’intime et l’on ne se lasse pas de découvrir ces images sur lesquelles passent les saisons.
Cette poésie universelle qui parle de l’amour avec beaucoup de sensibilité me va droit au cœur.
Un grand merci aux éditions Bruno Doucey et à Babelio pour cette lecture sensible
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