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LES ADAPTATIONS DE LIVRES AU CINEMA ENLEVENT-ELLES A NOTRE IMAGINAIRE ?

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  • Bonjour à tous,

    Dans cette pesanteur ambiante où l'émotion est palpable et la "redécouverte" des choses essentielles comme la liberté d'expression, j'ai pensé que croire dans la vie était le meilleur moteur à toutes nos relations humaines.

    Je viens de regarder en DVD "nos étoiles contraires" de John Green dont les droits ont été adaptés au cinéma en respectant la trame du livre et en présence sur le tournage de l'auteur au côté du réalisateur Osh Boone, avec la contribution de deux jeunes acteurs magnifiques dont Shailene Woodley et Ansel Elgort (jouant le frère et la soeur dans "Divergente").

    Je ne sais pas si on réalise l'importance de chaque instant quand on sait que malgré l'infinité du temps qui passe, chaque seconde est précieuse et d'autant plus quand l'on souhaite rester avec la personne que l'on aime le plus au monde mais que celle-ci est condamnée à mourir.

    Malgré cette dramatique qui s'impose à nous très vite, cette histoire est une ode à la vie, à l'amour, à l'âme soeur, un défi à l'espoir, un hommage à ceux partis trop tôt.

    Amitiés
    JM
    "je suis Charlie"
  • J'ai parcouru les différents avis et je constate combien notre part d'imaginaire est mise à contribution dans cette discussion.
    Soit on a lu le livre adapté et souvent on peut être déçu par l'adaptation proposée. Il faudrait peut être que le spectateur de cinéma que nous devenons oublie le lecteur que nous sommes et se laisse aller à la proposition du réalisateur qui ne peut être que subjective (d'autant plus que le rythme et le durée d'un film sont des contingences que le roman n'a pas systématiquement). C'est une démarche intérieure pas évidente, j'en conviens.
    Et puis, il y a l'autre pendant. On voit le film qui nous donne envie de lire le livre ... et là notre lecture est imprégnée du film . J'ai eu cette sensation lorsque j'ai lu 37°2 le matin de P Djian avec constamment l'héroïne sous les traits de Béatrice Dalle.... alors qu'elle aurait pu être tout autre (mais l'interprétation au cinéma était tellement forte...). La lecture en est facilité, mais si le livre est bon, on est emporté tout de même.
    Je pense que tout cela est une affaire de lâcher prise et de se laisser embarquer ou pas. Je reste persuadé que, malgré ma passion pour le cinéma, que le livre, dans la majorité des cas, est supérieur pour nous titiller l'imaginaire et quand nous nous retrouvons devant une adaptation cinématographique, il est très rare d'y retrouver la richesse du livre. Quelques exceptions cependant pour moi : "La dentellière " de Claude Goretta et plus récemment "La piel que hàbito" de Pedro Almodovar qui en adaptant très librement "Mygale" de Thierry Jonquet, propose une oeuvre intense et passionnante .
  • Merci Pierre de ton passage et de ses jolies références.
    L'imaginaire est le seul maître à bord.

    Amitiés
    JM
  • Bonjour, je suis nouvelle au club et j'aimerais apporter ma petite contribution. Personnellement, je préfère de loin le livre au film, celui-ci me laissant toujours sur ma faim. Et sauf exception, je vais rarement voir un film tiré d'un roman. Que j'ai lu ou pas. Exception faite là aussi de la série Millenium. En revanche, en leur temps, les Rois maudits et Nana avaient été une totale réussite. Pour Moi du moi. Je précise aussi qu'en ce qui concerne le film on subit images et personnages alors que le livre laisse le champ libre à notre imagination. Et il y a aussi des livres qui ne supportent pas l'adaptation, comme l'Etranger d'Albert Camus, par exemple. Du moins, c'est mon avis.
  • Merci Zohra, vous êtes apparemment comme chacun de nous devant le même dilemne
    Je pense aussi que les films enlèvent à notre imaginaire de lecteurs la possibilité de concevoir l'histoire et les personnages. Sans compter que chaque lecteur se fait son petit "film" dans sa tête et chacun a le sien.
    Amitiés
    JM
  • En fait tout dépend du livre et du film. Certains livres font beaucoup appel à notre imaginaire comme les livres de science fiction, d’aventure ou ceux d’une grande invention et richesse poétique, linguistique, visuelle comme « L’écume des jours » alors que d’autres non.

    Il y a des petits et des grands romans, des petits et des grands films. Certains « petits » livres font des grands films, certains grands livres perdent leur mystère et leur chatoiement quand ils sont adaptés sur pellicule et puis il y a les grands romans qui rencontrent des grands réalisateurs et deviennent des grands films.

    Des films sont en deçà du livre dont ils s’inspirent comme « Lolita » dont l’adaptation par Kubrick a été victime de la censure et de l’auto censure du à la pruderie de l’époque (on est en 1962 quelques années avant la révolution sexuelle). Ici je préfère le roman chef d’oeuvre de Nabokov car si le film est réussi il est bien différent du livre d’une profondeur, subtilité et d’une richesse absente de la pellicule, penchant surtout du côté de la bouffonnerie grinçante cher à certains personnages de Kubrick.
    Une oeuvre comme « Farenheit 451 » qui est un livre majeur de Bradbury devenant en 1966 un grand film de Truffaut, n’enlève pas à mon imaginaire. L’image que je me suis faite du livre ne correspond bien sûr pas à celle du film de Truffaut mais l’un comme l’autre rajoute à mon imaginaire et m’enrichisse. La fin du film qui est une déclaration d’amour au livre restera gravée dans la mémoire de bien des spectateurs et deviendra probablement une partie de l’imaginaire de ces personnes remplaçant en partie celle que leur avait donné le livre.
    « Solaris » et surtout « Stalker » deux livres qui sont devenus des films de Tarkovski n’enlèvent pas à mon imaginaire mais m’en rajoute, il me rajoute tout l’imaginaire que me donne la vision magique de Stalker, film OVNI contemplatif, philosophique en même temps que de science-fiction parlant de notre monde alors que les héros errent dans la zone, no man’s land énigmatique aux contours mouvants et incertains.

    Tout ça pour dire que des grands livres peuvent donner des films magnifiques assez différents les uns des autres et donc infidèles à leurs modèles ce qui n’enlève rien à la qualité de l’adaptation. Ce qui compte ce sont les oeuvres qu’elles soient livres ou films. Je préfère une réinterprétation réussi d’un livre qu’une adaptation scolaire, fidèle et sans âme, au final en deçà du livre.
    « Sous le soleil de satan », le livre contient des monologues magnifiques et très longs que Pialat a coupé, remanié, réécrit. On pourrait s’en offusquer mais le résultat exceptionnel est là et le livre au final n’est pas trahis. De la matière du livre il en a fait une pâte, sa pâte qu’il a mis sur la toile de l’écran. On ne peut que l’en remercier ainsi que Depardieu qui a joué là son rôle le plus habité.
  • Et pour illustrer les références quelques images...

    https://www.youtube.com/watch?v=mlIgJPh0tLo
    https://www.youtube.com/watch?v=GM_GOpfEQUw
    http://www.dailymotion.com/video/xo4eeu_vivre-comme-un-homme-livre-fahrenheit-451_webcam
  • bonjour, j'arrive tardivement dans la discussion mais je viens d'adhérer. Juste pour dire que j'ai regardé des films après avoir lu l'histoire et comme par exemple pour "la voleuse de livres" de Markus Zusak, je n'ai pas du tout été déçu par le film de même que pour "la couleur des sentiments" de Kathryn Stockett, de même "Hannah Arendt" m'a permis de relire et de mieux comprendre la biographie écrite par Elisabeth Young-Bruehl. En revanche j'ai été très déçu par le film "ensemble c'est tout" tiré du livre de Anna Gavalda.
  • Merci Marie-Evelyne et la bienvenue au "Village".
    Je constate que cette chronique se renouvèle sans cesse.
    Merci pour toutes ces belles références.
    Amitiés
    JM
  • Bonjour tout le monde et bienvenue à vous Marie-Evelyne,

    Dans un premier temps, j’aurais été tentée de répondre que les adaptations cinématographiques sont souvent décevantes. Et puis, à lire vos commentaires, je me suis aperçue que ce n’était pas toujours le cas.

    Par exemple, je me souviens avoir essayé de lire « Germinal » de Zola alors que j’étais au collège sans réussir à dépasser les vingt premières pages. Puis, j’ai eu l’occasion de voir l’adaptation avec Miou-Miou et Depardieu (évoquée par Jean-Michel plus haut). C’était tellement poignant que j’ai eu envie de lire le livre – qui m’a bouleversée et que cette fois j’ai réussi à terminer !

    Et que dire des films adaptés en roman par la suite ? Jean-Michel – encore lui ! – a évoqué rapidement « La Guerre des étoiles » dans son premier post. En effet, dès 1977, la saga « Star Wars » est adaptée en roman par George Lucas lui-même (en réalité écrite par Alan Dean Foster), avec de nombreuses précisions narratives inspirées, notamment, des scènes coupées. Tous les autres épisodes ont fait l'objet d'adaptation en roman. Là aussi, les auteurs se sont inspirés des scènes coupées et du scénario original des films. En tout plus de deux cents romans ! De quoi alimenter l’imaginaire !

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