Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Un roman dans lequel Marcel Aymé nous livre un conte philosophique historique. L’intrigue sert la réflexion et nous interroge sur l’après-guerre, dans cette France scindée en deux, celle des collaborateurs et des résistants, celle des vainqueurs et des matamores, celle des patriotes et des ennemis. Et surtout celle de tous ceux qui ont attendu que ça se passe...
« Cette vague d’hypocrisie, qu’il croyait voir déferler sur la France, prenait maintenant à ses yeux des proportions grandioses. »
Troisième volet d’une trilogie consacrée à la Deuxième Guerre Mondiale (avant-guerre, Occupation et ici Libération et épuration, époques que l’auteur a bien connues, lui qui fut même un temps mal vu après avoir publié dans des revues collaborationnistes tels que Gringoire ou Je suis partout), ce livre nous questionne sur le bien-fondé de nos choix, de nos actions ou de nos passivités, tout en finesse, sans aucun manichéisme, mais en toute impitoyable lucidité. Par le biais de situations cocasses, ridicules, follement dangereuses, paradoxales.
Dans ce récit truculent, avec l’humour percutant et ravageur et la grande acuité d’observation qu’on lui connaît, Marcel Aymé campe avec tendresse, mais sans illusions des personnages qui doutent, tâtonnent, essaient, cherchent à se racheter, s’arrangeant comme ils peuvent avec leur conscience, se réinventant tant bien que mal un futur... Profondément humains.
Désabusé, mais serein, féroce, mais indulgent, il fait le bilan désenchanté de cette période sombre et ambivalente de notre histoire dont les plaies sont encore à vif (écrit en 1948) et renvoie finalement tout le monde dos à dos, avec toutefois une affection particulière pour celui qui s’efforce de se dégager de l’influence mortifère d’Uranus pour décider d’aimer cette vie qui ne lui a pas été ôtée, à tout prix. Tout un symbole...
« Il pensait à tous ces hypocrites, au nombre desquels il se comptait lui-même, et que rien n’obligeait à taire leurs convictions ni à feindre d’en avoir d’autres. »
La drôlerie dévastatrice d’Aymé ne nuit pas à la gravité du sujet, bien au contraire, et le comique – irrésistible – sert un propos qui nous laisse ébranlés, perplexes et émus.
« Désœuvré, il tourna autour de la table, puis réfléchit à une disposition des meubles qui eût laissé plus d’espace pour se mouvoir. Par exemple, on pouvait mettre la commode sur la desserte et le bonheur-du-jour sur le secrétaire. »
Du grand Marcel Aymé, avec beaucoup d’échos dans les traumatismes, inquiétudes, clivages, fractures et montées des intolérances actuels. À lire ou relire sans plus tarder.
Une agréable lecture moralisatrice sous forme de 3 nouvelles. Le style d'écriture est dépassé.
Les parents avaient beau crier au loup, quand la bête se présenta à la fenêtre, pendant leur absence, Delphine et Marinette prirent pitié, car dehors, il faisait un froid de loup. Le marlou était attendrissant, avec sa patte blessée et sa démarche chaloupée...Le loup charmait les fillettes, avec sa promesse d'histoires drôles, sur 3 lapins de la lisière des bois. Elles lui reprochèrent celle avec l'agneau et le chaperon rouge, mais le laissèrent entrer... Il leur raconta des histoires si drôles sur le renard, l' écureuil et la taupe, qu'il dut recommencer encore et encore... Le Loup fit le cheval, et ils jouèrent jusqu'au soir. Le troisième jour, le filou revint et Delphine proposa de jouer au Loup... Vous vous souvenez de la chanson votre prime jeunesse ? " "Promenons nous dans les bois, tant que le Loup n'y est pas. Loup, y es-tu? M'entends tu? Que fais tu? " Le Loup mettait son caleçon, puis son ceinturon et...prit son sabre.... Que pensez vous, qu'il advint? " Le loup change de poil, mais point de naturel", cependant je ne veux pas hurler avec les loups... Nous sommes chez M.Aymé, avec son sens de la parodie et son art du récit ! Lisez ce classique, même si vous avez grandi et retrouvez le cerf et le chien, le mauvais jars, ou encre l'âne et le cheval...
" Arsène s' assit auprès d' elle et la contempla sans crainte de laisser voir où allaient ses regards. La pureté, la carnation du visage, le jaillissement des lignes, la grâce, l' aisance économe des mouvements, et tant d' harmonies qui se défaisaient sans cesse dans des harmonies nouvelles, tout en elle le surprenait comme au premier jour. Il y voyait réunis, formés et composés, d' insaisissables éléments de rêveries, qui flottaient parfois dans sa conscience et qui n' étaient rien de précis. La Vouivre le regardait en face, épiant sur son visage et dans ses petits yeux gris le témoignage de son émotion ".
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...