Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
N’y allons pas par quatre chemins : c’est totalement génial.
Nick Corey est un shérif un peu particulier. Il ne résout pas les problèmes, n'applique pas les règles et n'arrête pas les criminels. Il sait que personne dans son comté de Potts ne veut réellement respecter la loi. Il se contente donc de paresser, de manger et de coucher avec les femmes.
Pourtant, Nick a de sérieux problèmes à résoudre et à l'approche des élections il va devoir rapidement tout régler. Parce que la seule chose que Nick sait, c'est qu'il veux rester shérif et il s’avère que le shérif Nick Corey n'est pas aussi stupide qu'il y paraît.
Il cache sa véritable intelligence et son mépris pour la plupart des gens derrière un masque de bon vieux plouc.
Ses manières paresseuses, insouciantes et son apparence de bouffon bon à rien ne sont qu'une façade qui lui permet de se tirer de toutes les situations.
Lire les aventures de ce maître manipulateur, un peu psychopathe, est jouissif.
Traduit par Jean-Paul Gratias
Tromperies et tracasseries dans un bled bien tranquille
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Un livre acquis depuis un assez bon bout de temps. D'ailleurs je le possède également par sa version antérieure, nommée 1275 âmes.
La nouvelle version (celle-ci) a été retraduite au plus près des mots, de la conjugaison, du style bien particulier de Jim Thompson. J'ai comparé plusieurs chapitres et je préfère de loin celle-ci. Avez-vous remarqué que le chiffre du nombre d'habitants diffère de 5 personnes. Vous allez comprendre cette différence à la fin de mon résumé, hé!hé!
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Nous avons ici un anti-héros tellement loin de l'image du shérif débonnaire des petites bourgades poussiéreuses des USA.
Nick Corey est tellement futé qu'il pourrait concurrencer Columbo. A l'exception près qu'il est fainéant, retors, et menteur.
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Focus sur une période troublée dans les années 20, où la ségrégation raciale bat son plein. Dans la bourgade tranquille il passe son temps à monter des machinations, à faire le ménage autour de lui. Egalement à trousser des jeunes dames. Les élections approchent, Nick va tout faire pour les gagner. Quitte à tuer. Mais rira bien qui rira le dernier.
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"Je dis pas que vous avez tort, mais je dis pas que vous avez raison non plus" , voilà bien ce que Nick clame à qui veut bien l'entendre, ou qui lui cherche des noises.
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Un très bon roman noir, célébré en son temps. D'un humour corrosif, cynique, car ne l'oublions pas, ce personnage est amoral. L'auteur a réussi - avec brio- à se tenir sur deux narrations : l'une où Nick raconte, commente et juge après-coup et l'autre où il est dans l'action et de ce fait ne réfléchit pas beaucoup. Je dirais que c'est ce qui fait le style, la "patte" de l'auteur.
Cette façon d'utiliser la conjugaison de manière habile est subtile et jouissive. L'auteur s'est bien amusé avec sa galerie de personnages.
C'est mordant, caustique et noir.
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Alors, vous savez pourquoi il manque 5 âmes à Potts? Ils sont morts, pardi!
Juste la fin qui me paraît trop "ouverte". Est-ce au lecteur d'imaginer le destin de Nick?
Je n'avais pas réalisé qu'il s'agissait du roman qui avait inspiré le film de Tavernier "Coup de torchon". Je m'en suis rendu compte aux premières répliques du shérif local : "je ne dis pas que vous avez tort, mais je ne dis pas que vous avez raison non plus". À partir de ce moment-là, impossible de poursuivre ma lecture, j'avais l'expression impayable de Noiret devant les yeux. J'ai lu la moitié du roman au final et j'en ai tiré ce constat : le film est meilleur que le bouquin dont il est tiré. C'est suffisamment rare pour être souligné.
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