"Hier, j'ai complètement oublié la fête du Beaujolais nouveau qui avait lieu à Bogotá. C'est un signe. Quant à l'insécurité dont tu me parles... Que dire ? Elle est là, présente ; peut-être me tombera-t-elle dessus un jour. Mais pour le moment, je me sens comme protégé par les fantômes qui veillent à La Candelaria. Et la prudence ne me fait pas défaut." (Marc Beltra) En décembre 2003, Marc Beltra a disparu à la frontière du Pérou, du Brésil et de la Colombie.
Aujourd'hui, personne ne sait avec certitude s'il est vivant ou mort. Une enquête de plusieurs années, menée par la Brigade criminelle de Paris, n'a pas permis d'élucider le mystère de sa disparition. L'avocat de la famille, Mathieu Simonet, auteur de deux romans publiés au Seuil, a écrit ce livre à partir de divers témoignages, notamment du journal de Françoise, la mère de Marc, qui s'est installée en Colombie pendant deux ans pour tenter de retrouver son fils.
Le 13 mai 2013, le jury a délibéré pour désigner les finalistes retenus pour le Prix Orange du Livre dont le lauréat sera annoncé le 11 juin 2013. Six titres ont été sélectionnés.
Le hasard a voulu que je termine la lecture de "Marc Beltra, roman autour d'une disparition" le 4 janvier, jour de l'anniversaire de Marc Beltra ... je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer qu'il puisse le fêter où qu'il soit .
Ce roman, cette autobiographie collective, comme le dit Mathieu Simonet m'a beaucoup émue, notamment les passages tirés du journal de la maman de Marc, Françoise Olivès, qui sont emplis d'amour, de douleur mais aussi d'espoir. je ne peux imaginer l'horreur pour une mère que de ne pas savoir ce qu'est devenu son enfant.
Mathieu Simonet relate ici l'histoire telle qu'il l'a vécu et parvient à entrer dans l'intimité des proches de Marc avec beaucoup de pudeur.
Malheureusement la disparition de Marc reste sans explications, les questions sans réponses mais ce livre reste un bel hommage qui lui est fait.
Marc Beltra, disparu mystérieusement en Amazonie est au centre de ce livre écrit par l'avocat de sa famille à la demande de sa mère, pour ne pas l'oublier.
Parfois on ne parvient pas à "rentrer" dans un livre. Ce fut mon cas.
Difficile à dire pourquoi si ce n'est que j'en suis sorti avec le sentiment que la personnalité de Marc Beltra a été survolée et que l'auteur s'est attardé sur la personnalité de protagonistes gravitant autour de cette affaire. J'avoue que, par exemple, l'intimité d'Alexandre, policier ayant participé à l'enquête, ne m'a pas du tout intéressé. Comme si ce livre/roman était parfois un prétexte pour parler d'autres personnes.
Il y a certes l'enquête qui de toutes façons n'a malheureusement menée à rien puisqu'on n'a jamais retrouvé Marc Beltra. Mais même son récit n'a pas réussi à me capter. Comme si ce livre tournait autour d'un sujet sans y aller.J'ai donc refermé ce livre, qui se lit rapidement, avec le plaisir de me précipiter sur un autre bouquin.
C'est une histoire sombre mais réelle bien qu'écrite dans la langue d'un roman,mais ce qui fait la force de ce livre,c'est le projet de Mathieu Simonnet que l'on devine,et qui est ce que les livres permettent,de faire connaitre aux autres des faits injustement oubliés ,et l'espoir de réveiller les consciences et que des paroles suivent cette lecture,avec l'espoir de rouvrir ce dossier
Quoi de plus brillant pour un avocat de continuer à plaider sa cause par la magie du roman ,en parlant au monde
Je n'ai pas encore lu le livre sur Marc de Mathieu ; cela me gênait de voter pour n'importe quel des six nomminés, n'en ayant lu aucun.
Je ne connais le livre que par ses extraits, mais c'est le travail avec les étudiants de Provins qui ont arraché ma décision.
Je venais de voir sur France 24 les 136 autoimolations de jeunes tibétains, dans un pays exsangue et pourtant toujours meurtri ou nos plus grandes marques s'affichent sans vergogne . Symbole des soldats déambulant avec force d'extincteurs, pour étouffer surtout les derniers cris de résistance. Je me suis dit que Marc, sa maman, les gens qui le soutiennent, sont les derniers aborigènes d'Australie, les Sitting Bull dont la seule valeur est la dignité face aux barbares, qui, comme Mr Jourdain, ne savent pas ce qu'ils sont en fait;
Il faut passer la raison pour laquelle ce livre a été écrit pour plonger dans une enquête, ou plutôt : un recoupement et enchevêtrement de témoignages, de points de vue et de sensations autour de la disparation d'un jeune homme, probablement dans la forêt amazonienne. Ce qui impressionne ici, c'est le style, la construction du récit, et l'ambition de dresser le portrait le plus objectif possible d'un événement à travers celui des gens qui ont été concernés, de près ou de loin. Voilà un livre qui nous habite, nous étouffe et nous perd. Admirable.
J’ai été très touchée par ce roman que j’ai lu d’ailleurs d’une traite.
Mathieu Simonet m’a donné à entrevoir, à imaginer ce que pouvait être une enquête judiciaire autour d’une disparition, la détresse d’une mère face à une telle épreuve et qui cependant reste tout au long du récit un personnage lumineux, (on lui devine des forces gigantesques qui ne tiennent qu’à l’amour qu’elle porte à son fils, c’est un personnage porté par la foi), il m’a donné à entrevoir encore bien des choses, le monde de Leticia aux confins de la Colombie, le mystère de l’Amazonie, le jeu des coïncidences (Marc disparaît avec un livre dans son sac dont le titre est « disparu en Amazonie »… quand le réel dépasse la fiction…) , les chamans, les fantômes, le noir, les bas fonds, la forêt, et pas n’importe quelle forêt, la forêt la plus somptueuse, la plus vaste, la plus impénétrable, la plus mythologique qui soit, dans ce livre j’ai senti la forêt et j’ai senti plus que la forêt, sa force d’attraction fatale, romanesque, infinie, comme le sont les multiples possibles de cette histoire et de la vie en général et de la vie de Marc, personnage central et personne vivante, ici ou ailleurs, dans ce roman je me suis sentie m’attacher à Marc, désirer son retour, espérer qu’il n’ait jamais souffert, j’ai senti Marc tout à la fois personne et personnage devenu en moi et à travers ce que je suis une âme de cette forêt, un mystère de la vie, un don de ce qui échappe et qu’on peut continuer à aimer.
J’aimerais dire encore une petite chose : que c’est un roman d’une grande générosité qui porte ses limites humaines et qui le sait (et j’ai une pensée pour Claire qui n’a pas vu la force de son lien avec Marc évoquer dans le roman, mais une fois fini, ce roman qui n’est pas fini, Mathieu Simonet a rajouté cette phrase qui dit cette tristesse de Claire et qui dit soudain tout ce qui n’a pas pu être dit, parce que justement c’est un roman et qu’en donnant encore une fois la parole aux autres, à travers l’écriture, mathieu Simonet ouvre le roman qui reste aussi ouvert à la poursuite de l’histoire de Marc, à la reconstruction de Françoise « qui n’a jamais rêvé de son fils mort »…) et qui les ouvre…
(pas sure que ce que je viens de rajouter soit très clair… tant pis, comprendra qui pourra)
Avital
Lu dès sa parution, ce livre plante magnifiquement bien le décor où par son excercice d'écriture ,mène son lecteur jusqu'a le laisser se perdre de lianes en lianse dans cette forêt avec toutes les interrogations que nous pourrions nous poser si nous étions confrontés à cette situation.
Très beau style, émouvant avec un peu d'humour aussi. Bravo MATTHIEU !
Lecteur assidu des livres de Mathieu Simonet, ce récent ouvrage m'a particulièrement touché, sans doute en raison du mystère qui n'est jamais résolu, de cette interrogation lancinante et sans réponse.. Ce beau garçon disparu, autour duquel se construit un univers de mots, de citations, de voix entrecroisées... "L'écriture ne compense rien, ne sublime rien, elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture". (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux).
Je défendrai avec passion les livres de Mathieu le jeudi 6 juin à 18 heures 30, à la bibliothèque de mon village, Eckbolsheim, près de Strasbourg.
Luc.
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