Le roman s’ouvre avec le voyage en avion de Guillaume, jeune professeur de français, qui quitte le Sud du Québec pour le Nord. Il prend son premier poste à Kuujjuaq. Il y découvre une culture, un peuple, une autre vie. Les Inuit ont trois langues, l’inuktitut qui est leur langue maternelle, puis l’anglais pour pouvoir travailler et enfin, pour certains, le français. Guillaume doit d’abord réussir à comprendre les codes et les coutumes des Inuit pour pouvoir enseigner aux adolescents. Tout un apprentissage !
Le livre a deux temporalités, lorsqu’il est dans le passé, c’est-à-dire les 3 années d’enseignement à Kuujjuaq, le narrateur s’adresse à Guillaume en le tutoyant. Puis quand le texte bascule dans le présent, le narrateur parle de Guillaume à la troisième personne du singulier.
Pendant ces années passées dans le Nord, Guillaume fait la connaissance de Caroline, une autre enseignante, qui deviendra sa femme. Lorsqu’elle est enceinte, ils décident de rejoindre leurs familles dans le Sud et de s’y installer pour fonder leur foyer. Ils auront 3 enfants : Laure, Samuel et Marie-Claire.
On les retrouve donc 10 ans plus tard, une vie paisible faite d’histoires racontées à côté du poêle, de balades en forêts parmi les pruches et les épinettes, de camping dans la tente au fond du jardin. Ça sent bon la forêt ! Mais une menace plane, celle de la construction d’autoroutes et d’infrastructures qui démolissent les forêts. Guillaume est préoccupé par ces changements écologiques. Il est reconnaissant envers son père qui lui a transmis l’amour de la nature et l’a élevé en lui apprenant à pêcher, à vivre dans la forêt.
Le froid et la neige sont également très présents. Dans le Nord, Guillaume est initié à la chasse et part en week-end avec les autochtones. Il ne parle pas l’inuktitut et il n’y a pas de distraction sur place. Il réussit à s’intégrer à la communauté grâce au hockey. Il s’avère être un excellent joueur. Le roman donne aussi une belle place à ce sport.
Le texte est parsemé d’expressions québécoises et de noms en inuktitut, qui ne gênent pas la lecture. Au contraire, ils participent au voyage dans une culture, un pays. L’écriture est poétique. Il y a parfois des lettres ou des extraits de son journal de bord.
Une belle lecture pour ma part et un très beau voyage dans ce « territoire sauvage de l’âme ».