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Tiffany Mcdaniel

Tiffany Mcdaniel
Tiffany McDaniel vit dans l'Ohio, où elle est née. Son écriture se nourrit des paysages de collines ondulantes et de forêts luxuriantes de la terre qu'elle connaît. Elle est également poète et plasticienne.

Articles en lien avec Tiffany Mcdaniel (1)

Avis sur cet auteur (103)

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    Couverture du livre « Du côté sauvage » de Tiffany Mcdaniel aux éditions Gallmeister

    Hédelin sur Du côté sauvage de Tiffany Mcdaniel

    Après ”Betty” et ”l’été oû tout à fondu”, un nouveau roman de Tiffany Mac Daniel .
    J’y ai retrouvé tout ce que j’avais aimé : une poésie et un lyrisme qui rendent le récit envoûtant, une imagination onirique qui rend supportable l’univers sordide dans lequel évoluent les jumelles, héroïnes...
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    Après ”Betty” et ”l’été oû tout à fondu”, un nouveau roman de Tiffany Mac Daniel .
    J’y ai retrouvé tout ce que j’avais aimé : une poésie et un lyrisme qui rendent le récit envoûtant, une imagination onirique qui rend supportable l’univers sordide dans lequel évoluent les jumelles, héroïnes de ce récit.
    Personnages étonnants, rousses aux yeux vairons, un peu sorcières, grandissant dans un univers de violence et quasiment livrées à elles-mêmes et à leur imagination. Elle les aide à affronter le côté sauvage grâce à la solution donnée par la grand-mère par l’image de la couverture. Le dessous est ce côté sauvage, où les fils pendent dans le désordre; il faut les rentrer, les discipliner, ce qu’elles font en ”réécrivant” les évènements traumatiques.
    Au delà de l’histoire, basée sur des faits réels, de femmes trouvées flottant dans la rivière, on trouve surtout des personnages hauts en couleurs, des situations décrites à la fois avec pudeur, grâce à des métaphores très fortes et un réalisme parfois brutal.
    A ne pas manquer, c’est un nouveau chef d’œuvre !

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    Couverture du livre « Du côté sauvage » de Tiffany Mcdaniel aux éditions Gallmeister

    Catherine Giry-Deloison sur Du côté sauvage de Tiffany Mcdaniel

    Après « Betty » et « L'Été où tout a fondu », Gallmeister vient d'éditer le nouvel opus d'une voix récente et singulière des lettres nord-américaines qui fait penser à l'immense Joyce Carol Oates.
    Tiffany McDaniel s'est inspirée de faits réels pour composer son roman très sombre.
    Entre mai...
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    Après « Betty » et « L'Été où tout a fondu », Gallmeister vient d'éditer le nouvel opus d'une voix récente et singulière des lettres nord-américaines qui fait penser à l'immense Joyce Carol Oates.
    Tiffany McDaniel s'est inspirée de faits réels pour composer son roman très sombre.
    Entre mai 2014 et mai 2015, six femmes ont disparu dans la petite ville de Chillicothe (Ohio). Les cadavres de certaines d'entre elles ont été retrouvés dans une rivière.
    En dédiant son roman de plus de sept cents pages aux victimes, l'autrice leur offre une visibilité et une humanité.
    Daffy et Arc, la narratrice, sont jumelles. Elles vivent dans une petite maison en parpaings avec leur mère et leur tante. Leur père est mort d'une overdose alors qu'elles avaient six ans.
    Les adultes se prostituent pour payer leurs doses d'héroïne. Le reste du temps, la mère le passe vautrée sur son lit alors que la tante est affalée devant la télévision.
    Les fillettes grandissent sans règles, sans amour et sont les cibles des insultes des deux femmes incapables de les protéger d'un pédophile qu'elles surnommeront l'araignée, celle qui tisse sa toile pour enfermer et dévorer l'enfance innocente.
    Elles trouvent refuge auprès de leur merveilleuse grand-mère, une conteuse hors pair adepte de rituels d'un autre temps qui embellit un quotidien bien sombre.
    Le lien puissant qui les unit va les aider à grandir sans souffrir de la solitude et leur passion pour la terre qu'elle fouille et les histoires pour Arc et pour l'eau et la poésie pour Daffy va les maintenir dans une forme d'insouciance.
    Des amitiés solides avec d'autres filles de leur âge seront une arme pour lutter contre les prédateurs sexuels et les bourreaux que sont tous les hommes selon elles.
    Devenues adultes, l'éducation toxique qu'elles ont reçue va les rattraper. Comme leurs parents elles se drogueront. Comme leur mère elles se prostitueront « pour se payer encore de la came » . Elles sont assignées à résidence avec aucun espoir de fuite. Alors elles rêvent et s'imaginent un autre destin.
    C'est en 1993, alors qu'elle a vingt ans, qu'Arc découvre, flottant dans la rivière, le corps atrocement mutilé de la première victime du serial killer. L'inquiétude s'empare du groupe d'amies, proies toute désignées parce que femmes, pauvres et inutiles.
    Si « Du côté sauvage » est un livre d'une grande noirceur par son absence d'espoir, son onirisme, sa poésie, ses métaphores, son écriture brûlante lui confèrent une grâce que la fin surprenante et poignante rend encore plus prégnante.
    Dommage qu'il soit parfois un peu répétitif.

    EXTRAITS
    Nous étions les sœurs des roches et des vagues.
    On arpente des rues qui puent l'essence le matin et la pisse le soir.
    Difficile d'imaginer qu'il était né autrement que dur et laid.
    La plupart des filles, par ici, ont leurs propres araignées, leurs loups et leurs chiens enragés. Si seulement on pouvait recommencer. Repartir de zéro avec notre virginité, et décider de la façon dont elle serait dévorée.
    Rien ne va pousser ici […]. Rien, à part d'autres croix à porter.
    Ce qui toujours semble devoir durer, ce sont les malheurs du passé.
    On pue […]. C'est l'odeur de toutes les promesses qu'on a pas tenues.

    http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-du-cote-sauvage-tiffany-mcdaniel-gallmeister/

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    Couverture du livre « Du côté sauvage » de Tiffany Mcdaniel aux éditions Gallmeister

    s.laby sur Du côté sauvage de Tiffany Mcdaniel

    À Chillicothe, personne ne tient ses promesses. Pas même la rivière. “Elle les avait regardées devenir des femmes dans cette ville d’hommes et d’usines.” Et puis elle les a regardées mourir. Elle a porté leurs corps gonflés de flotte, elle a rempli leurs bouches de sa boue, elle a accroché ses...
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    À Chillicothe, personne ne tient ses promesses. Pas même la rivière. “Elle les avait regardées devenir des femmes dans cette ville d’hommes et d’usines.” Et puis elle les a regardées mourir. Elle a porté leurs corps gonflés de flotte, elle a rempli leurs bouches de sa boue, elle a accroché ses brindilles dans leurs cheveux, elle a chahuté leurs os entre ses rochers. Mais ce n’est pas la rivière qui les a dénudées. Ce n’est pas l’eau qui a fracassé leurs mâchoires, qui a tranché leurs gorges.

    Elles avaient des rêves, avant ça. Elles étaient les “Reines de Chillicothe”, ces jeunes filles, parmi lesquelles Arc et Daffy. Des jumelles, chacune un œil vert, un œil bleu. “La moitié de la même pomme pourrie.” Elles avaient une grand-mère qui leur tricotait des histoires de sorcières et des couvertures avec un beau côté et un côté sauvage - celui des fils et des nœuds. Un père qui leur racontait que la poussière étouffante de l’usine venait des chevaux qui galopaient sous la terre. Une mère qui clouait les vêtements de son mari mort au-dessus des fenêtres pour habiller le vent - ou pour faire croire qu’il y avait encore un homme à la maison. Une tante qui rafistolait les fissures de son reflet en mettant du ruban adhésif transparent sur le miroir. Des amies qui voyageaient parmi les étoiles grâce à un rouleau de papier toilette devenu télescope. Grâce à la drogue aussi, cette fausse alliée qui troue les vêtements et vole les rêves.

    Elles se sont accrochées de toutes leurs forces à ces histoires, Arc et Daffy, malgré leurs matelas pleins de fourmis et leurs dessins à même le sol. Malgré la rivière qui ondule, menaçante, à chaque fin de chapitre, et malgré les araignées qui rampent dans les chambres des petites filles. Et lorsque leur réalité était trop moche, il leur suffisait de se raconter des histoires et de retourner la couverture du bon côté.

    Comme Arc et Daffy, le lecteur se laisse attraper lui aussi par la puissance d’évocation de ces récits, comme venus d’une langue oubliée. L’écriture de Tiffany McDaniel est à la fois jeune et ancienne. C’est une écriture qui se souvient et qui déterre, pleine d’une sagesse qui colle aux semelles comme de la boue.

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    Couverture du livre « Betty » de Tiffany Mcdaniel aux éditions Gallmeister

    clementine.litteraire sur Betty de Tiffany Mcdaniel

    « Quand j'étais petite, je croyais qu'être cherokee signifiait être reliée à la lune, comme un éclat de lumière qui s'en déroulait au bout d'un fil ».

    Métisse indienne, Betty grandit dans une fratrie nombreuse et tumultueuse. Petit à petit, ses rêves d'enfant s'émoussent, confrontés au...
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    « Quand j'étais petite, je croyais qu'être cherokee signifiait être reliée à la lune, comme un éclat de lumière qui s'en déroulait au bout d'un fil ».

    Métisse indienne, Betty grandit dans une fratrie nombreuse et tumultueuse. Petit à petit, ses rêves d'enfant s'émoussent, confrontés au racisme, à l'intolérance et à l'inceste. Elle trouve refuge dans les histoires fabuleuses transmises par son père, un monde peuplé d'esprits et des chants de la nature, un monde ancré dans les croyances cherokee.

    Récit d'apprentissage douloureux, Betty n'en est pas moins un texte lumineux, une invitation à la rêverie et une façon merveilleuse de découvrir les légendes indiennes. C'est également un roman puissamment féminin qui transmet beaucoup de force et d'espoir. Il a été écrit comme une lettre d'amour de l'autrice à sa mère et cela se ressent dans chaque page.

    Un roman initiatique universel et déchirant. Une héroïne inoubliable.