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Sensation Syrienne de Guerre

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  • Avec ce premier roman, William Polsens entre dans la cour des grands. Coup de maître parce que son style perce la lumière des faits en leur essence. Quelque chose de nouveau vient de jaillir, aussi cruel que jubilatoire, dans cette fiction de guerre mais dans des lieux que l'on imagine bien réels. Écriture en forme d'énergie libératrice, parce que pleine d'ecchymoses et amorale, qui, de toute façon, fera sens chez le lecteur. « Je pensai d'emblée que c'était sur mon malheur qu'il pleurait, le gars. J'ai remué mes membres, à travers une contraction reconnaissante des nerfs. Me les suis tâtées, mes guiboles… Aucune nuance aiguë de la moindre douleur ! Partiellement à moi, j'envisageais le gars dans son jus engourdi, ou anesthésié — je me l'imaginais semblable au mien d'état d'estropié, tactique fraternelle d'un double. J'ai retourné mon regard vers lui. Il avait fermé les yeux… Aussitôt, une jeune femme en infirmière classique s'est approchée de lui. Et, d'un doigt ferme, elle appuie sur la tempe du mec, quand sitôt l'autre main s'est élevée au plafond. Elle avait dû lancer son pronostic. Trois hommes s'approchent. Il devait y avoir le médecin avec. C'est lui qui d'une main experte a tiré une paupière du pauvre gars, celui-ci ne devait plus souffrir, pour le moment, et partant à jamais… Enfin ! À lui, la tranquillité éternelle ! »



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    Bonjour,

    Plutôt génialissime ! Je voudrais certes pas en ajouter sur votre pile de bouquins éblouissants, qu’on vous conseille et qui accablent votre bureau… Et pourtant, il est un livre stupéfiant du délire va-t-en-guerre, paru en novembre, et qui pourfend à l’effroyable le malheur des hommes… Ça nous a laissés inimaginablement, d’un bout à l’autre, fort enivrés !

    Alors, écoutez ça ci-dessous ! Comme une approche du roman à la nervalienne fantasmatique.
    C’est notre Andrew qui a glané sur son réseau ce que deux personnages du livre ont pu s’échanger par méls… Avec en prime la couve du bouquin en pj !

    Take it easy,
    Matisi



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    Cher Docteur Resgiaël,

    Vous savez ma pudeur.

    Vraiment super, la maquette de la couverture ! Je tiendrai haut le secret !

    On dirait presque le genre roman noir, à quelques détails près, et pourtant ce livre est atrocement loin du polar. S’il avait pu la voir… lui, en dérision, cette reliure n’aurait pas déplu au sourire de sa lèvre déchirée.

    Comme promis, j'ai lu ce qui me semble bien et clair… Je n'ai pas vu d'erreur, juste un petit changement, un mot que j’ai ajouté, mais n'en suis pas certaine. Vous verrez. Je ne parle pas “psy” comme vous !

    Ci-dessous le fameux mot, son dernier qu’il m’envoya avec sa carte postale de Boulogne ; ne le mettons pas dans le livre, n’en rajoutons pas, pour tant d’horreurs vécues, tant d’âmes vaincues… et lui tant déjà perdu !


    «Bonheur.
    Le mot seul se gerce au fer rouge sitôt qu’il est sailli des yeux ! Qu’il nous pende à griller la vie sur le magma incandescent du fatum…
    Alep - Raqqa - & Cie ! On aurait pu s’attendre à tout sur l’humain, sauf à ça ! Le bonheur de soi se soigne à la fleur de haine bon enfant. À la honte affectueuse de l’humanité, en voici de l’amour vachard — histoire immonde à l’enluminure de la guerre, de ses lyriques apôtres supplétifs, aux bels assassins, et joyeux trancheurs de têtes impies… Puissance de l’œcuménique cruauté ! Pax vobiscum ?
    De là-bas mon songe, personnage de fiction, c’est moi qui ne le dis qu’à toi.»


    Comment ne pas comprendre sa rage rentrée, après ce qu’il avait enduré là-bas en supplices atroces !

    Nous sommes déjà en mai ! Vous pensez donc que le livre sortira enfin pour septembre 2020 ! Je n’étais pas très partante pour cet automne. Enfin bon.

    Cela m’effraie un peu, je sais, je l’aurai voulu ; aujourd’hui, je crains quand même qu’il soit mal reçu, mal interprété, trop de fâcheux malentendus. Justement, je redoute l’onde assassine des bruits sales ! C’est un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. Qui est en mesure de tenir ce coup d’arc de la terreur ? Ce serait une calamité s’il se retrouve sur la liste d’un prix, un honneur dévoyé par avance ! Il en irait d’une injure à ses souffrances !

    Trop tard maintenant, que je pressente la polémique, malgré que l’éditeur coupât le nom de deux villes trop révélatrices, qu’un tel récit fasse scandale. Seulement, la machine est en route à présent…

    Enfin, bon courage et à très bientôt,
    Catalina



    Le lun. 18 mai 2020 à 08:41:00 UTC+2, Raphael Resgiael <ralph_resgiael@gmail.fr> a écrit :

    Chère Catalina,

    Trouvez-en pj une nouvelle maquette de la couverture (comme une avant-première privée !). N’en parlez à quiconque !

    Je suis bien overbooké toute la sainte journée et vous rappellerai dimanche matin.
    Le livre devrait être en librairies et sur le net courant septembre, voire début octobre ! 3 petits mois encore donc !

    N’oubliez pas que c’est vous qui teniez à publier le récit de votre ami ! Je vous avais pourtant mis en garde. Moi, je ne m’honore que de ma petite part dans le titre, certes (rappelez-vous : le mot assassin vient de Syrie, passe par Marco Polo, et entre les dits des troubadours français), aussi de ma désolante entremise, en tant que déclencheur de son « terrifique » enfantement, comme il disait et se voyait, Lucifer des mots.

    N’ayez pas peur, la violence magnétise tout le monde, mais il y a des pages très drôles… (celles avec vous, entre autres !). Il faut voir son histoire comme une balade de Candide embringué dans la Divine Comédie, certes âprement critique, mais tout de même, telle une fiction cathartique. Imaginez-le comme un Lazare de l’Euphrate. Dans sa mémoire meurtrie, il y a une clé qui ouvre un vomitoire que je n’ai su saisir — mon échec de thérapeute — je ne renonce pas à la trouver, en re-re-lisant son “auto-fabula”. Qui sait ?

    Prenez soin de vous !

    De tout cœur,
    Docteur RR

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