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Depuis le succès de Jurassic Park, les dinosaures font rêver des millions d'enfants. Miguel Prenz est loin de ceci avec son livre. L'auteur partage ici un point de vue bien plus pragmatique concernant cette époque préhistorique révolue. Entre les petites villes touristiques, les corruptions politiques et la recherche scientifique dans des territoires inoccupés, Prenz partage au lecteur toute une économie sur cet imaginaire populaire. Une vision bien moins impressionnante et plus chaotique mais tout aussi intéressante.
Si je devais résumer ce roman, je reprendrais sans honte une phrase du livre quelque peu modifiée : la guerre des dinosaures à laquelle on assiste dans ce livre, est une compétition pas toujours fair-play, instaurée entre les scientifiques, les chercheurs, les locaux pour faire connaitre celui qui a découvert le dinosaure le plus long, le plus gros, le plus vieux.. etc, sans parler de la course aux financements publics, et à la reconnaissance médiatique qu’attirent les fossiles.
Afin de planter le décor, l’auteur reprend assez facilement le passé industriel de la région : privatisation des industries et création de villes pour y loger ses travailleurs.. départ des salariés, faillites, rachats, tout ce petit monde va et vient, déménage, s’installe, divorce, bois, chante et danse.
Lorsqu’un dénommé Rubén Carolini, mécanicien de son métier, trouve un os de dinosaure, c’est toute la vallée qui s’agite. De là commenceront les querelles les plus futiles au plus monstrueuses pour attirer le regard sur soi. La plume du journaliste et auteur Miguel Prenz, se prête bien au jeu : incisive et directe, humoristique parfois.. il fait parler ses personnages simplement et on assiste alors à un vrai combat de coqs où chacun y montre ses ambitions.
« C’est mon dinosaure, non c’est moi qui ai trouvé l’os, oui mais sur le terrain du Maire .. » et chacun y va de sa théorie, de la plus simple à la plus loufoque, en remettant même en cause la date de la création de la Terre suivant les dires des créationnistes et géologistes… bref, pourvu qu’on y croit.
Il est vrai que je n’ai pas toutes les cartes en mains pour m’imprégner de cette culture écologique et politique sud américaine.. De ce fait, j’ai plané au dessus de l’histoire. Je peine à trouver mes mots et à vous « le vendre ». Non pas qu’il soit mauvais, du tout, j’ai passé un bon moment, ri parfois. Mais je suis restée très en retrait, n’arrivant pas à m’attacher à tout ce petit monde. Le style de l’auteur m’a parfois lassé avec des phrases souvent longues – sur 13 lignes – agrémenté de termes aigus où j’ai dû reprendre la lecture plusieurs fois.. Cela donne un rythme mais c’est ce qui m’a un peu perdue.
J’en garde tout de même un bon souvenir car tout au long de ma lecture, je me serais crue regardant un Tarentino, des tranches de vies du passé, en noir et blanc, des tirades de personnages hauts en couleurs qui essayent chacun de piquer la couverture du voisin pour la mettre sur ses pieds.
Pour finir sur une note très positive, je parlerai aussi de l’objet : un détail auquel je ne faisais pas forcément attention avant, mais sur lequel je m’attarde de plus en plus. Encore une fois la qualité du livre est belle. Couverture mate, gros grain, titre du roman inscrit au bord des pages, en travers le long des paragraphes. Plein de petits détails qui font que le livre est travaillé et recherché. Bravo à l’éditeur pour ces finitions qualitatives.
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