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Si tout n'a pas péri avec mon innocence

  • Je voulais du changement, du renouveau dans mon monde imaginaire.
    Je voulais une claque littéraire.
    Ma libraire m'a présenté Kim et son histoire.
    Aouch !...
    Elle m'a fait tourner la tête celle-là…
    Qui aurait pu dire au titre ou à la quatrième de couverture que nous allions en passer par la mort, la vie brutale (parfois plus que la mort), par des rêves abandonnés et d'autres cauchemars imposés ?
    Je ne sais même pas comment présenter ce livre sans trop vous en dire !
    Comment ne pas dire le trouble, la peine et effarement que le lecteur traverse sans vous les expliquer, vous les nommer ?
    Si je dis « maltraitance », « harcèlement »,« poésie », « pédophilie », « abus de faiblesse »,« libération », « prise de pouvoir », « émancipation »,vous allez imaginer des choses qui sont sans doute loin de la réalité de ce livre et qui pourtant vous conduiront à ressentir ce trouble étrange que nous laisse Emmanuelle Bayamack-Tam.
    Dois je dire que j'ai aimé ce livre ?
    Le déconseiller aux coeurs et âmes sensibles ?
    Je suis encore toute retournée par ce texte.
    Dingue !
    Perturbant !
    Emouvant !
    Addictif !
    Car oui on a envie de connaître Kim.
    De comprendre sa vie, sa famille, ses premières fois et leurs « pourquoi ».
    Tout ce qui a fait d'elle un être aussi inexplicable, fort
    et marqué.
    A LIRE évidemment !

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  • http://sweetie-universe.over-blog.com/2016/12/fiche-livre-si-tout-n-a-pas-peri-avec-mon-innocence-e.bayamack-tam.html

    C'est un roman qui m'a décontenancée au plus haut point. Ma lecture a commencé de façon très laborieuse. La genèse de cette famille totalement dysfonctionnelle m'a ennuyée et j'ai failli interrompre ma lecture passés les deux premiers chapitres. Je me suis tout de même acharnée, parce que je déteste ne pas finir un livre et que le résumé m'avait franchement intriguée. Et au final, quelques chapitres plus loin, j'ai trouvé ce qui me manquait pour plonger à corps perdus dans la lecture.

    Si tout n'a pas péri avec mon innocence raconte la construction de la personnalité de l'héroïne dans une famille ahurissante d'horreur. Kim s'acharne à se construire dans un environnement terriblement malsain. J'ai trouvé intéressant le cheminement qui a poussé la petite Kim à vouloir être un garçon, puis à vouloir subvenir à ses besoins pour quitter sa famille. C'est une véritable descente aux enfers sur fond de harcèlement, de relations abusives, de maltraitance, de prostitution, ... L'auteur est professeur des écoles, et je pense sincèrement que, vue la crédibilité de son histoire, elle s'est inspirée de tout ce qu'elle a pu voir, de tous ces cas affreux qu'elle a pu rencontrer dans sa carrière.

    Au final, j'ai beaucoup de mal à synthétiser et à organiser mes idées. Mes pensées sont à l'image du roman : un véritable bazar. Je ne suis même pas capable de me faire un avis tranché sur cette histoire. J'ai apprécié l'ensemble des sujets abordés : sexualité, transexualité, bisexualité, harcèlement, tolérance, violence morale, physique, désespoir, espoir, prostitution, fraternité, responsabilisation, ... La beauté a une définition bien plus large et tolérante dans l'esprit du texte que dans la plupart des histoires que l'on peut lire. J'ai également été très touchée par le personnage principal que j'ai trouvé très émouvant et extrêmement fort. Cependant, j'ai eu du mal à adhérer au style de l'auteur.

    Verdict : ♥♥♥ C'est un roman très intéressant. Le personnage principal se construit aussi bien que possible compte tenu des très nombreuses difficultés qu'il rencontre. Les personnages sont saisissants et la famille est abominablement crédible. Le schéma de l'histoire en revanche me laisse perplexe. Je me suis perdue au début et j'ai trouvé de trop grandes longueurs tout au long de l'histoire. Pour autant, je pense que cette histoire mérite d'être lue, quitte à lire en diagonale certains passage.

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  • Ils sont neuf ou onze, même peut-être quatorze dans cette famille : Charles et Claudette, les grands-parents, Patrick et Gladys, les parents, Svetlana, Ludmilla, Kimberly, Esteban et Lorenzo, (admirez la belle « bigarrure folklorique » des prénoms !) les cinq enfants, Fougère, Elvis, Bastardo, les chiens et (ils passent après les chiens mais tant pis), les beaux-fils : Fabien pour Svetlana et Marwan pour Ludmilla. Ouf, j’espère que je ne me suis pas trompée et que je n’ai oublié personne - j’ai volontairement omis Sven Marinello, le petit ami de Kim (Kimberly) qui ne mettra jamais les pieds à la maison. La maison ?
    Eh oui, tout ce beau monde (trois générations) vit (façon de parler) sous le même toit, au 27 bis, rue Trézène, et c’est… l’ENFER ! Surtout pour la narratrice Kim qui ne ressemble à aucun des individus cités ci-dessus et ne se sent proche de presque personne…
    Ce qu’elle reproche à cette famille ? Son incurie. Les parents se sont très vaguement occupés des deux filles aînées (et encore, quand ils avaient le temps).
    Kim a été lourdement moquée et critiquée. Quant aux deux derniers, les petits garçons, c’est comme s’ils n’avaient jamais existé : ils sont comme transparents. Du vent.
    Kim est violente, ses mots sont crus. Son grand-père, espèce de vieux beau, est un « idiot aussi vaniteux qu’inculte » et son père « n’est pas un sujet de conversation. »
    La mère, la pauvre Gladys, née avec un bec-de-lièvre et un « narcissisme insubmersible », est la reine de la vulgarité, de l’obscénité, de la bêtise et j’en passe. Elle n’aime qu’elle et ses deux filles aînées (et encore !). Enfin, ces dernières sont bien les filles de leur mère, il n’y a pas d’erreur possible.
    Franchement, ces adultes ne donnent pas envie de grandir et pour Kim, alors qu’elle est en pleine adolescence, période périlleuse de mutations et de métamorphoses, elle va devoir se trouver des modèles… ailleurs !
    Kim doit aussi s’occuper de ses frères Esteban et Lorenzo : en effet, ce dernier est quotidiennement harcelé et humilié à cause de ses taches de rousseur et de ses cheveux orange. Le pauvre gamin a bien tenté de se raser la tête (laissant apparaître l’étoile que le père tatoueur avait eu l’idée géniale de dessiner sur le crâne de ses cinq enfants !), puis de se laisser pousser les cheveux et enfin, d’offrir des cadeaux aux gros durs pour les attendrir.
    Rien n’y a fait, il a fallu subir. Et à la maison, ce qui peut arriver à Lorenzo, tout le monde s’en f…
    Alors Kim a décidé, à l’âge de neuf ans, qu’elle ne raconterait jamais rien à cette famille de dingues immatures, d’irresponsables défaillants et d’égoïstes névrotiques, qu’elle ne leur parlerait jamais de son goût pour Baudelaire, « le seul Charles qui vaille », de ses folles nuits avec Sven, de ses idées bien personnelles pour gagner de l’argent rapidement et de son amour illimité pour ses petits frères, ses petits agneaux.
    Non, jamais. Ils ne sauront rien d’elle… Elle naîtra d’elle-même, se construira sans eux et loin d’eux si possible : « Si je dois avoir une famille, alors que Baudelaire soit mon frère et Janis Joplin ma sœur. Pour les parents, on verra plus tard, mais pourquoi pas John Lennon et Yoko Ono ? » imagine-t-elle, constatant que, pour le moment, elle est « entourée de porcs, de fauves sanguinaires ou de proies tremblantes, alors qu’elle aspire éperdument à l’humanité. »
    C’est avec une écriture magnifique et enlevée qu’Emmanuelle Bayamack-Tam brosse le portrait d’une famille improbable - quoique… À mon avis, chacun y reconnaîtrait les siens…
    C’est cruel, mordant, incisif, cru au possible et pourtant, plein de tendresse et d’amour !
    A la fois terriblement monstrueux et en même temps drôle, burlesque et fou… Une vraie plongée dans le baroque !
    L’enfer, c’est la famille, ne cherchez surtout pas ailleurs, messieurs-dames, vous y êtes, tout le monde descend ! N’empêche que, à travers ces pantins ridicules, ces personnages hauts en couleur, la sainte famille et la société en prennent un sacré coup !
    Un récit d’apprentissage trash et sans tabous servi par une écriture explosive, poétique et percutante.
    Un pur plaisir de lecture…

    http://lireaulit.blogspot.fr/

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  • Je tiens tout d'abord à remercier Lecteurs.com et les éditions Folio de leur confiance pour cette lecture.

    " Si tout n'a pas péri avec mon innocence " est le 7e opus d' Emmanuelle Bayamack-Tam. Avec une 4e de couverture qui se déroule comme une poésie et un titre à la sonorité ovidienne j'étais intriguée de plongée dedans.
    Point de Grèce Antique comme chez Ovide, ici c'est la métamorphose d'une fillette en adolescente qui transpire la féminité par tous les pores à son corps défendant. Seulement la délivrance ne se fait pas sans heurt face à la cruauté des hommes.

    Tout pourrait commencer comme dans un conte.

    Il était une fois une petite fille qui s'appelait Kimberly. Elle vivait dans le Sud de la France avec toute sa famille.

    Sa mère, marâtre strip-teaseuse affublée d'un bec de lièvre avait épousé un tatoueur charmant mais inexistant. De cette union improbable était né 5 enfants.
    Prise en étau entre deux horribles soeurs aînées et deux petits frères adorables, Kim tente par tous les moyens du haut de ses 16 ans de perserver ceux-ci de ces loups domestiques et du monde extérieur.
    Dans cette tâche, elle peut compter sur le soutien inexistant et demissionnaire d'un papi wallon, vieux beau sur le retour et une grand mère taciturne perdue dans les limbes de sa jeunesse algérienne.

    Dans cette atmosphère de brimade et de carences affectives perpetuelles la jeune fille connaîtra des aventures de son âge version famille " je vous haïs "; un amour contrarié, un depucelage sauvage et une incursion dans la prostitution comme thérapie face a tant de noirceur.

    Vu le tableau même Blanche Neige et Cendrillon se sentiraient chanceuse à côté.

    On est impuissant face au drame qui se joue sous nos yeux.
    L'immersion dans ce monde trash et cruel laisse une saveur amère.
    La seule bonne marraine car il en faut une, est la douce mélopée de l'alexandrin de Beaudelaire. Havre de paix et d'élégance face au cru.

    Jamais l'ennui ne m'a gagné. J'étais happée par ce phrasé fin et efficace.
    Narré avec force et poésie la voix de ce papillon révolté contre la meute gagnera le coeur de tous.

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  • Adolescente en colère, Kimberly décrit avec rage et cynisme sa famille défaillante, immature, la société humiliante et castratrice.

    C'est un roman sur la construction identitaire, entre recherche sexuelle, besoin d'être aimé par sa famille, reconnu par ses pairs. On côtoie des sujets difficiles : le harcèlement scolaire et familial, l'indifférence, le suicide, le deuil, la pression familiale, la perte de repère.

    On apprécie vraiment cette écriture poétique, crue, directe, ses personnages haut en couleurs, qu'on adore, qu'on déteste, qu'on aimerait rencontré pour leurs auras qu'ils dégagent.

    Ce livre est plein d'esprit oscillant entre Baudelaire et Hugo, tout en écoutant du Patti Smith et Bob Dylan.

    Merci à lecteurs.com et Folio pour ce partenariat, ce fut une très belle découverte. Je n'hésiterai pas à découvrir les autres romans de cette auteure.

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  • Tout d'abord, merci à lecteur.com de m'avoir offert ce livre. L'écriture d'Emmanuelle Bayamack-Tam est assez jolie, poétique quoi que parfois très crue. La lecture de roman a provoqué chez moi des sentiments assez différents. Je découperai ce livre en deux parties, avant et après le drame. La première partie m'a émue aux larmes tandis que la deuxième m'a mise mal à l'aise. J'ai trouvé dérangeante la voie que fais suivre l'auteur à son personnage principale mais peut être est ce juste parce que j'ai une fille adolescente ...
    Peut être qu'après tout, ce n'est pas le genre littéraire qui me convient.

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  • Kimberly vit au sein d’une famille nombreuse bien particulière, entre un père tatoueur qui a exercé ses talents sur tous ses enfants lorsqu’ils étaient bébés, une mère à bec de lièvre qui décide de se lancer dans la tardive carrière de strip-teaseuse, ses frères, ses soeurs et ses grands-parents. Une famille de doux dingues ce pourrait être agréable à vivre, sauf que dans le clan ce ne sont pas l’excès d’amour ni le respect d’autrui qui étouffent, chacun est au pire omnubilé par son nombril, au mieux inexistant, de sorte que les petits derniers de la famille sont littéralement abandonnés.

    Kim comprenant rapidement que la vie est trop mal faite, décide dès son plus jeune âge de réagir au désamour parental en essayant de s’en sortir toute seule, parfois en passant par des voies bien étranges. D’abord en décidant de devenir un garçon, puis en se mettant en tête de protéger ses petits frères (mais n’est-ce pas déjà trop tard ?), enfin en se lancant dans une sexualité atypique et débridée. Tout est bon pour échapper ou au moins s’opposer à cette famille dont tous les adultes, « enfantins et déraisonnables », lui font honte. C’est une galerie de personnages particulièrement bigarrés que va croiser Kimberley, de l’impressionnante Charonne à Gladys, cette ancienne sage-femme devenue prostituée. J’ai aimé particulièrement le lien qui la liait à son petit frère Lorenzo (pour lequel on frémit durant de trop longues pages) et sa capacité à en appeler à Baudelaire dans toutes les situations, même et surtout les plus inconvenantes.

    La première partie du roman captive : avec un style inhabituel et assez cru qui secoue un peu, l’auteure parle de survie et de résilience avec grand talent. Puis lorsque surviennent les « malheurs sans nom », l’histoire a tendance à s’enliser dans la recherche d’expériences fortes de Kim, dans le sexe et la défonce, jusqu’à se faire encourager par une vieille dame à la prostitution… Bref, c’est une découverte particulièrement forte et peu banale que je viens de faire avec Emmanuelle Bayamack-Tam.

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  • Ce roman m’a profondément touchée : Comment survivre dans une telle famille ? Comment subir les humiliations de celle-ci ? Comment aimer une famille qui ne vient pas en aide à leurs propres enfants ?

    La plume de l’auteure est un mélange de poésie et de langage cru, ce qui crée cette atmosphère dérangeant voire oppressante, mais qui illustre à merveille l’ambiance familiale présente tout le long du roman. Kim nous le dit et nous le montre, aucun membre de cette famille n’a le droit à la moindre intimité, et c’est ce que reproduit l’auteure dans ce roman : aucune intimité n’est présente (le lecteur est envoyé directement dans l’intimité des personnages) et les nombreuses scènes de descriptions (intimes) nous le prouvent !

    On pourrait très bien scinder ce roman en deux parties : avant le drame (avec la description de ce climat familiale, la renaissance de Kim…), et après le drame (ce désir de changer, de se distinguer de cette famille en se tournant vers d’autres personnes, vers la poésie et vers le sexe). J’ai largement préféré la première partie, tant sur le plan de l’histoire que celui des interrogations qui en émanent. La deuxième partie m’a personnellement un peu plus dérangée, je me suis parfois sentie mal à l’aise durant cette lecture (ne me sentant pas à ma place de lectrice), néanmoins cette partie restait poétique et emplie de questionnements tout comme la première. L’entre deux a été une grosse claque ! Je m’attendais à un évènement dur, mais pas à ce point, et pas avec une telle description !

    De nombreux thèmes s’enchainent et s’entremêlent alors, ce qui anime le roman : le harcèlement, la survie, la mort, l’amour, le désir/ les passions…




    Un roman à la fois dur et poétique, empli de réflexions et de questionnements sur la vie. Une lecture que l’on peut appréhender et qui ne plairait sans doute pas à tout le monde !

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