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Programme sensible

  • Apres quoi Jason, court il ? Quel est cette faille immense qui l'oblige à se pencher sans fin sur son passé, à scruter son écran d'ordinateur, à essayer d'apprivoiser sa fille, de maintenir le lien avec son ex-femme ?

    Traducteur, vivant comme un reclus au fond de la banlieue, alors que le monde et la folie des hommes l'obligent à se confronter aux vivants (les sans papiers, les "roms", sa voisine africaine, la caissière de la supérette), il accumule les objets au fond de sa cave, s'obsède sur son ordinateur à percevoir des signes de son passé qu'il est le seul à déchiffrer, fait des réserves de riz et de lentilles en vue d'une catastrophe nucléaire.

    Jason marche sur un fil, funambule des temps modernes, à la limite de la folie, poussé par un environnent hyper connecté qui lui échappe, et toujours, comme une rémanence, le passé venu du fond de l'Estonie, son pays d'origine. Seul lien avec son histoire, sa tante à moitié sénile, détentrice d'un secret.

    Comme à son habitude, l'auteur nous emporte avec un style hypnotique, loin des convenances, loin de notre confort de lecture habituel. On est poussé vers l'exigence, vers le concis, vers le sens du mot juste et de sa parfaite interprétation. Jason dira "pourquoi pas moi" et c'est bien là le trouble de ce roman. Double sens du pourquoi qui ne se livre que dans les dernières pages. (les 25 dernières pages sont une merveille de mise en abime de tout le récit)

    Un oeuvre forte, dure, qui nécessite concentration et dans laquelle on retrouve tous les thèmes chers à Anne-Marie Garat (la place des objets, le travail de la mémoire, les secrets cachés du passé, les photos, les coïncidences troublantes etc)

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  • Un homme revit son enfance traumatisante à travers son ordinateur. L’auteure fait beaucoup de référence à des sujets contemporains à travers l’Europe et est aussi critique sur nos modes de vie.
    L’idée est intéressante mais cela reste un livre difficile à lire à cause du style de l’auteure.
    Les phrases sont longues, remplies de mots savants ou peu usités, cela peut décourager beaucoup de lecteurs. C’est sans doute le reflet de la mémoire électronique de l’ordinateur et de ses méandres ; de la toile qui tisse toutes sortes de liens et relie toutes choses.

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  • La richesse du vocabulaire retranscrit la complexité de l'identité de chaque individu, celle de l'auteur et celle de tout-en-chacun.
    Effectivement, cette richesse peut rendre la lecture difficile aux lecteurs non aguerris. Cela permet aussi de s'enrichir de mots précis pour exprimer nuances & sentiments.
    La vie difficile en Estonie ? Là où l'on comprend une fois encore de ce qu'est l'aisance hexagonale!

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