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Mentir n'est pas trahir

  • Gladwyn Purser, quarante-cinq a plutôt bien réussi dans la vie. Marié depuis quinze ans avec Blythe, un enfant, une belle maison, un travail dans l’import-export du sisal, Gladwyn n’a qu’un seul regret, celui de devoir vivre dans cette banlieue parisienne au lieu d’ un endroit comme son Norfolk natal.
    « Il détestait tout dans ce quartier. Il avait écouté Blythe un millier de fois lui expliquer à quel point l’emplacement était idéal: à moins de deux kilomètres de la gare et de ses nombreux trains pour Londres, à huit cents mètres du meilleur supermarché, à quelques minutes à pied de l’excellente école de Tom…Gladwyn ne pouvait pas lutter et, du reste, il n’essayait plus. Et il ne pouvait pas décrire à Blithe l’oppression qu’il ressentait. » Aussi se contente-t-il de marcher dans les Downs lorsqu’il rend visite à sa mère.
    C’est lors d’une de ces promenades qu’il rencontre Lara Austin. La jeune femme vient de se fouler la cheville en vélo et, en bon gentleman, Gladwyn l’accompagne aux urgences. Il s’attarde un peu trop, il ne répond pas franchement à ses questions. Et le premier mensonge l’entraîne sur une pente glissante.
    « c’était cela le grand problème de l’amour: le fait de ne pas savoir ce qui se passait dans la tête de l’autre. »
    Bien évidemment, il retourne voir Lara, en tombe amoureux et commence une vie compliquée où chaque instant nécessite mensonge et trahison.
    Le titre anglais semble plus pertinent puisqu’il met en avant la facilité de la tromperie. Certes, même si Gladwyn doit jongler avec ses téléphones, son emploi du temps et son comportement, son métier, la confiance de Brythe et la sagesse de Lara facilitent sa double vie.
    « le désir était une véritable plaie. Il dépouillait les journées de leur calme et de leur cohérence. »
    Mais cette traduction française, Mentir n’est pas trahir, illustre ce que Gladwyn nous laisse percevoir. Cet homme aime profondément sa femme et tient à son foyer mais il désire aussi Lara. Peut-on parler d’amour? Certainement. Peut-on aimer deux femmes en même temps? Et dans ce cas, si le mensonge est inéluctable, y-a-t-il trahison?
    Avec ce sujet classique de l’adultère dans le milieu de la bourgeoisie anglaise, Angela Huth capte notre intérêt en nous plongeant avec Gladwyn dans le cercle vicieux du mensonge. L’auteur nous fait vivre les doutes, les peurs, les regrets et les passions de cet homme qui passe du confort peut-être un peu ennuyeux d’une vie aisée, heureuse et bien réglée aux affres de la duplicité.
    Angela Huth maintient un juste équilibre entre les épisodes vaudevillesques, l’analyse des sentiments, le suspense pour nous ferrer par cette intrigue qui pourra surprendre par son dénouement.

    Un ton et une construction réussis qui m’ont fait oublier les côtés un peu trop lisses d’une Blythe perchée sur son nuage d’épouse parfaite, d’une Laura esseulée prête à croire le premier homme potable et d’un Gladwyn qui profite au mieux de la situation

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