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Les doigts coupés

  • Quel roman ! Quel polar.. 35000 ans nous séparent des crimes commis dans cette grotte où deux squelettes sont retrouvés, côte à côte, lors de travaux de construction, découvertes fréquentes dans cette zone du Périgord qui dérangent bien souvent les plans d’un propriétaire pressé de voir sa piscine creusée ou sa maison monter !
    Une grotte peinte, comme beaucoup dans le coin, de peintures rupestres très inhabituelles, pas d’animaux sauvages, pas de lances ou de représentations connues des grottes habituelles, notamment celle de Chauvet, abondamment citée dans le roman car celui ci est bâti sur des faits réels et des documents avérés par le monde des paléontologues. Justement une spécialiste est appelée pour expliquer cette trouvaille : un grotte avec des mains peintes et une particularité : des doigts manquent , un, deux, parfois trois des mains droites ou gauches, des petites mains, apparemment des mains de femmes.
    Et voilà l’histoire d’Oli, jeune sapiens, une petite curieuse qui va franchir les bornes imposées par « Oncle-ainé » à plusieurs reprises, rencontrer d’autres tribus, refuser d’avoir des enfants !!
    Un roman incisif, percutant, comme les raisons de ces mutilations, réelles et ayant existé dans différentes tribus à travers les siècles, mutilations de femmes qui auraient désobéi, osé sortir de leur rôle de cueilleuse pour chasser comme les hommes, refusé de vivre selon leur loi :
    Un roman violent et violemment féministe, revendiquant la maltraitance des femmes à travers les siècles avec un humour corrosif et désopilant. Une grande malice, des clins d’oeil, pour moi un vrai régal, bien sur caricatural mais il en faut, n’est ce pas !!
    Un excellent moment de lecture, non dénué de révélations percutantes car véridiques !

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  • Une auteure que je suis avec délectation! certes,il y a les cavernes et la découverte du monde mais ,du point de vue féministe les "machos" sont bien semblables à ceux de notre époque.On apprend beaucoup sur la préhistoire.
    Le personnage d'Oli,rebelle,sème le chaos mais avec raison et nous émeut.
    Un plaisir à lire!

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  • Le premier roman noir de la préhistoire ne déçoit pas (comme toujours avec l’auteure).

    J’ai aimé le personnage principal Oli, une jeune fille qui veut chasser. Problème : le chef vieillissant de la tribu ne le veut pas, cela bouleverserait l’ordre du monde.

    J’ai aimé sa soeur la débrouillarde qui lui invente un objet pour lancer plus précisément et avec plus de force sa javeline.

    J’ai aimé leur découverte de la maternité : les femmes ne sont pas enceinte par hasard mais à cause des hommes. Une découverte qui entrainera des guerres de tribus.

    Car pendant cette période, l’amour était un jeu pratiqué de façon très libre.

    J’ai aimé le périple d’Oli jusqu’à la mer et j’ai aimé sa collection de pierres comme objets de souvenirs.

    J’ai découvert bien sûr les doigts coupés, mais aussi la lampe à graisse, le mégacéros et la javeline.

    J’ai aimé que l’auteure parle du socle de la domination masculine : l’accaparement des armes et des outils ; la reproduction forcée et l’échange économico-sexuel.

    J’ai aimé cette image répétée : la ligne c’est l’homme, le cercle c’est la femme.

    Un roman certes noir mais surtout féministe.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la rencontre avec une tribu à la peau blanche, de gros sourcils et peu de vêtements.

    https://alexmotamots.fr/les-doigts-coupes-hannelore-cayre/

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  • Impossible de résister à un roman de Hannelore Cayre. Je suis fan de son humour caustique et de son style acerbe.

    Dans ce conte préhistorique, l’auteure de La Daronne fait de l’adolescente rebelle Oli la première féministe de l’histoire de l’humanité et explique pourquoi, alors que tout allait bien dans le meilleur des mondes, les hommes ont commencé à se faire la guerre. Et le pire, c’est que sa théorie se tient ! Mais pour en savoir plus, je ne peux que vous convier à lire ce court récit aussi drôle qu’original.

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  • Du féminisme au temps des cavernes ! Mené avec humour et brio, mêlant imagination et connaissances, j'ai adoré l'épiphanie fondatrice de tous les maux qui ont accablés les femmes ! un bon moment

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  • Il était une fois, il y a 35000 ans…
    Je remercie très chaleureusement NetGalley et les éditions Métailié pour leur confiance : j’avais repéré ce livre bien avant sa sortie (la période de la Préhistoire m’a toujours fascinée, intérêt renforcé par plusieurs séjours en Dordogne et par plusieurs lectures précédentes) et je suis très heureuse d’avoir pu le découvrir.
    De nos jours : la construction d’une piscine dans une propriété en Dordogne met à jour une grotte extraordinaire. Sur les parois, des dizaines d’empreintes de mains de femmes dont la plupart, et généralement les mains gauches, ont été amputées de plusieurs phalanges. Deux squelettes sont également présents, dans un état de conservation exceptionnel : un homme et une femme, qui, peut-être, seraient passés de vie à trépas violemment. Il y a 35000 ans, dans la vallée de la Vézère, la vie n’était pas des plus faciles, ni exempte de danger… L’homo sapiens qui occupait les lieux (et qui pouvait croiser occasionnellement ses « cousins » néandertaliens), souvent par petits groupes familiaux, devait défendre chèrement sa peau face aux prédateurs (lions notamment) qui lui disputait le gibier. Quant aux homo sapiennes, leur sort était encore moins enviable…
    A travers l’histoire de Oli une jeune femme rebelle mais d’une intelligence acérée, Hannelore Cayre remonte le temps et nous offre un aperçu de la condition féminine aux âges préhistoriques, notamment Aurignaciens.
    Oli appartient à un petit clan dominé par un homme tyrannique (tiens donc !) appelé Oncle-Aîné. Elle a un frère jumeau Daïno, pas très futé, trois sœurs dont Wilma. Il y a plusieurs enfants, encore petits, et d’autres personnes qui n’ont pas de lien de parenté avec Oli. Les tâches sont clairement définies : les hommes chassent et rapportent de quoi nourrir la famille (sauf quand ils ont déjà tout mangé sur place…) et les femmes font… tout le reste ! Évidemment, elles s’occupent des enfants (les mettre au monde : pas une partie de plaisir et surtout un danger de mort ; les nourrir, les élever), elles sont chargées de la cueillette, de la cuisine, elles fabriquent les vêtements, les outils etc… Il leur est formellement interdit de chasser. En cas de désobéissance à l’une des règles fixées par Oncle-Aîné, elles sont punies : il leur coupe une phalange, en s’arrangeant tout de même pour que ça ne mette pas en péril les travaux dont elles sont responsables. Près du campement, il y a une grotte où seules les femmes se rendent pour y laisser les empreintes de leurs mains sur les parois. Une sorte de témoignage. Oli qui est une excellente chasseresse (bien meilleure que son jumeau d’ailleurs…) -Wilma lui a fabriqué un propulseur lui permettant de multiplier la vitesse et la distance de sa lance- n’entend pas respecter les règles : même après qu’Oncle-Aîné lui ait coupé trois doigts, dont le pouce droit… (Une chance, elle est gauchère !). Alors Oli va se révolter et changer le cours de l’Histoire.
    J’ai beaucoup aimé rencontrer Oli, la première féministe ! Petite précision : ce roman (inclassable, il tient du roman (pré)historique, du roman d’aventures, du polar) est extrêmement bien documenté (voir la postface), et tout ce qui est raconté par Hannelore Cayre est avéré. Evidemment, l’auteure a fait de nombreux raccourcis en concentrant l’histoire sur le personnage d’Oli pour mettre en avant l’inégalité entre les sexes, l’évolution de la construction des outils et des armes, l’art (les peintures rupestres mais également les gravures sur différents supports, les collections de pierres), l’émergence des mythes et des croyances etc... Et, s’il est un peu déstabilisant de voir Oli s’exprimer comme vous et moi, l’auteure s’en explique également dans la postface.
    C’est souvent drôle, souvent tragique, on ne s’ennuie pas une minute et on apprend pas mal de choses !
    #LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance

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  • Beaucoup de malice dans ce roman atypique : polar ? Manifeste féministe ? Thèse sur la préhistoire ? Il est un peu tout cela à la fois.

    Le roman fait alterner deux discours avec un écart temporel notable : de la préhistoire à notre époque ! Tandis qu’une anthropologue ambitieuse élabore des hypothèses à partie de la trouvaille de deux squelettes dans une grotte de Dordogne, on est convié à suivre les événements de la vie quotidienne d’une tribu de néandertaliens, dont l’une des femmes refuse les dictats des hommes. D’autant qu’elle fait une découverte fondamentale…

    Même si les propos tenus par les personnages relèvent de l’imagination pure de l’autrice, la lecture est très agréable, non dénuée d’humour comme souvent avec Hannelore Cayre et le sujet est original, tant dans sa forme que sur le fond.

    Merci aux éditions Métailié et à Netgalley

    192 pages Métailié 8 mars 2024
    #LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance

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