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Le Voleur d'art : Une histoire d'amour et de crimes

  • Ceci n''est pas un roman mais le personnage principal aurait pu être inventé. Son histoire est très surprenante, interpellante et nous questionne sur le rapport à l'art, à notre rapport aux œuvres d'art, aux musées, aux galeries...
    Pendant huit ans, Stéphane Breitwieser, originaire de Mulhouse, a commis avec sa compagne près de 250 vols dans des musées français, suisses et belges, en plein jour, au nez et à la barbe des gardiens et des visiteurs. Ils choisissaient les œuvres à voler, les moyens d'effectuer ces vols et vivaient ensuite avec, dans un grenier. Car ces gentlemen voleurs ne le faisaient pour l'appât du gain mais parce Stéphane Breitwieser avait un rapport à l'art, il se considère comme un « libérateur d'art », convaincu que les œuvres volés étaient conservés dans de meilleures conditions chez lui que dans les musées. Plutôt qu'un voleur compulsif, il se voyait comme un collectionneur compulsif, ne trouvant pas le plaisir dans le vol mais dans son résultat, la possession. Il étudiait aussi les œuvres, les peintres , et passait des œuvres dans les bibliothèques car il choisissait ces vols, par goût.
    L'auteur, journaliste américain, a enquêté, interviewé des protagonistes des enquêtes et a rencontrer Stéphane Breitwieser.
    Ce texte est une histoire de l'art, des vols d'œuvres et le portrait d'une sacrée personnalité. Il parle aussi des musées, des moyens de conservation et d'exposition des œuvres (ironie de cette histoire, pour sa reconversion, le protagoniste a eu l'idée de proposer des moyens de protection et de sécurisation des œuvres !).
    Comme le dit si bien le sous titre de ce livre, c'est une histoire d'amour et de crimes.
    Ce texte aurait pu être un roman ou une série télévisuelle (y aurait on cru d'ailleurs !) mais non, il s'agit d'une historie vraie.
    #LeVoleurdart #NetGalleyFrance

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  • Lorsque les Editions Marchialy m'ont proposé de découvrir "Le voleur d'Art : une histoire d'amour et de crimes" de Michaël Finkel, j'ai été très contente car j'ai pu découvrir l'histoire de Stéphane Breitwieser considéré comme l'Arsène Lupin des temps modernes en matière d'œuvres d'art.

    Si l'on évoque le vol d'œuvres d'art, vous allez sûrement vous imaginer des voleurs agir la nuit en toute discrétion ou encore en ligotant le personnel de sécurité pour que ceux-ci ne puissent pas prévenir les services de police.
    La technique de Stéphane Breitwieser est tout autre, car "selon lui", le "vol d'une œuvre d'art" ne " devrait toujours être réalisée en plein jour, avec une discrétion raffinée, sans jamais faire peur à personne."
    C'est donc à la vue de tous que notre Arsène Lupin a subtilisé à la vue de tous plus de 250 œuvres dans des musées de plusieurs pays pendant plus de sept ans.

    Contrairement à la plupart des vols d'art qui n'ont qu'une visée purement lucrative après leur revente sur le marché noir, notre voleur se révèle être un collectionneur. "La seule motivation de Breitwieser, insiste-t-il, est au contraire de s'entourer de beauté, de s'en repaître. Très peu de voleurs d'art mentionnent l'esthétique comme un de leurs mobiles, mais Breitwieser a répété cela avec obstination, au cours de dizaines d'heures d'interviews dans les médias lors desquelles il n'a jamais essayé de cacher sa culpabilité, décrivant ses crimes et ses sensations au temps présent, avec une précision quasi chirurgicale."

    J'ai trouvé le récit proposé par Michael Finkel passionnant. J'ai été prise dans cet ouvrage aux thèmes que j'affectionne tant et qui se lit avec une incroyable facilité. J'ai apprécié également les questionnements sur la moralité que posent les vols commis par Stéphane Breitwieser et la remise en question des musées pour assurer une meilleure sécurité des biens exposés. Bref, vous l'aurez compris, ça a été une très bonne lecture que je vous conseille vivement et que vous pourrez approfondir grâce à la bibliographie proposée par l'auteur.

    Je tiens à remercier les Éditions Marchialy pour m'avoir permis de faire cette lecture qui est passionnante et à la couverture magnifique qui donne envie, non pas de le voler, mais de se l'offrir pour venir embellir sa bibliothèque

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  • Entre 1995 et 2001, Stéphane Breitwieser, originaire de Mulhouse, a commis la bagatelle de plus de 200 vols dans des musées à travers la France, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique ou encore les Pays-Bas, pour un montant total estimé, selon certains experts, à deux milliards d’euros. Des cambriolages sans violence, pendant les heures d’ouverture des musées, la plupart du temps avec la complicité de sa compagne Anne-Catherine.

    Un jeune couple BCBG, amateur d’art, à qui gardiens et galeristes auraient donné le bon dieu sans confession. Mais les jeunes gens se sont passés de leur permission et ont commis leurs forfaits, armés seulement d’un couteau suisse et d’un grand sac à main ou d’un manteau ample pour dissimuler les objets volés.

    Doué d’un culot et d’un sang-froid inouïs, le couple a pu sévir en toute tranquillité pendant des années sans se faire repérer. Sans doute grâce à la défaillance des moyens de surveillance dans les musées, mais surtout parce que, à la différence d’autres voleurs d’art, ils n’ont jamais cherché à gagner de l’argent en revendant les œuvres sur le marché noir et ont évité ainsi de se faire repérer. Ils se sont contentés de les accumuler dans le grenier où ils vivaient dans la maison de la mère de Stéphane, juste pour le plaisir de la possession et de la contemplation. Stéphane Breitwieser se considérait aussi comme un « libérateur d’art », convaincu que les objets volés étaient conservés dans de meilleures conditions chez lui que dans les musées. Plutôt qu’un voleur compulsif, il se voyait comme un collectionneur compulsif, ne trouvant pas le plaisir dans le vol mais dans son résultat, la possession.

    A force de réussite, Stéphane s’est cru invincible, persuadé que les flics sont tous des imbéciles qui n’arriveront jamais à l’arrêter. Mais son impunité lui monte à la tête et le rend imprudent : il finit par commettre des erreurs qui le font repérer. Et dure sera la chute…

    C’est le portrait et l’histoire de ce « gentleman-cambrioleur » que livre Michael Finkel dans ce « documenquête ». L’auteur a rencontré Stéphane Breitwieser à plusieurs reprises, a interrogé, avec l’accord de celui-ci, quelques-uns des psys qui l’ont expertisé pendant ses procès, ainsi que des policiers et des membres de l’entourage (très restreint) de Breitwieser. L’auteur tente également de dresser le profil psychologique de celui-ci, de comprendre les ressorts de son comportement, ainsi que sa relation compliquée (« je t’aime moi non plus ») avec sa mère. Anne-Catherine ayant toujours refusé de parler aux journalistes, Finkel n’a donc pas sa version de l’histoire, et a dû se contenter des interrogatoires de police et des comptes-rendus de procès, ainsi que de rares témoignages.

    Michael Finkel a, semble-t-il, exploité tous les éléments à sa disposition, émettant des hypothèses pour le reste, le tout en restant factuel et journalistique, sans chercher à romancer son histoire (et c’est très bien comme ça).

    Il fait ressortir la personnalité et les motivations intrigantes de Stéphane Breitwieser et, dans une moindre mesure, celles d’Anne-Catherine, et s’y entend parfaitement pour transformer cette matière en un récit captivant.

    En partenariat avec les Editions Marchialy via Netgalley.

    #LeVoleurdart #NetGalleyFrance

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  • Je m’attends toujours au meilleur avec les Editions Marchialy, à du surprenant, du beau, du bon, et encore une fois, avec ce livre de la rentrée littéraire, les éditions ne déçoivent pas. Le voleur d’art, en parution le 21 août, nous emmène dans les pas d’un homme peu banal, un voleur d’œuvres d’art, qui a sévi dans des musées français, suisses et belges dans les années 90 jusqu’au début des années 2000, Stéphane Breitwieser. Michael Finkel, journaliste américain, est celui qui a recueilli ses confidences et qui a même eu l’occasion de l’accompagner au musée. On ne parle bien sûr pas d’un simple cleptomane, qui vole tout et n’importe quoi par pulsion, Stéphane Breitwieser s’est spécialisé dans le vol d’œuvres en tout genre par passion pure pour les œuvres en elles-mêmes, de simples couverts à une tapisserie murale, jusqu’à la statue d’une Vierge Marie pesant dans les 70 kilos.

    Comment ? Et surtout pour quelle raison ? c’est le fond de la personnalité même du criminel qui est ici étudiée, décortiquée, expliquée, accompagnant le récit de sa vie et de ses méfaits. Pour un butin pareil – 250 objets -, il faut une personnalité forcement hors-du-commun, et pas dans le bon sens du terme, ce que les différentes analyses des experts psychologiques et psychiatres nous éclairent. Il suffit d’une séparation, certes violente, mais mal vécue par le garçon, ensuite totalement amputé de l’affection et de la présence du père, et de toutes les reproductions d’œuvres d’art, auxquels le garçon féru d’art tenait particulièrement pour enfermer Stéphane Breitwieser dans une solitude encore plus éprouvante, et sans doute cause de troubles qui n’ont fait que se creuser au fil des ans.

    Vidé de toutes les sources personnelles, l’homme va aller les chercher lui-même, avec sa compagne en guise de guetteur, en s’exerçant d’abord avec de petites pièces qui se cachent facilement dans une besace, dans un manteau ou sac à dos, au sein de musées dont la surveillance est réduite à néant ou en tout cas au strict minimum. L’homme est doté d’une agilité, d’un savoir-faire, d’une audace et d’un sang-froid exceptionnels, sur lesquels le journaliste Michael Finkel s’attarde longuement, d’où ressort même une pointe d’admiration. Reconstituer l’itinéraire du voleur avec une telle précision pour chaque œuvre dérobée, dont certaines d’entre elles au nez et à la barbe du personnel, est impressionnante et m’a parfois donné froides.

    Avec l’accélération de la fréquence des vols, et la démesure croissante de la taille des œuvres dévalisées, Michael Finkel nous dresse le portrait complexe d’un homme qui ne vole pas pour revendre en douce, et qui ne retire aucune forme de cupidité dans la détention de son trésor qui finit par devenir envahissant, prenant place sur tout l’espace vital du couple. De toute la vie de cet homme ressort une impression de mal-être, et cet acharnement incontrôlable que l’auteur pointe du doigt, le comportement déviant et incontrôlable du voleur qui est dans l’incapacité de se raisonner, guider par ses pulsions de possession. Je l’ai dit, plusieurs experts ont dû se risquer à analyser l’attitude de cet homme qui n’est jamais parvenu à occuper une place sociale à travers un travail fixe, un domicile loin de sa mère, une vie de couple saine. Plus que de vol, il est question de possession, de la beauté absolue, d’une forme de possession exclusive de l’Art, qu’il considère, sinon maltraité, du moins nettement dévalué par le commun des visiteurs de musée.

    J’avoue avoir eu un certain plaisir à lire le parcours de Stéphane Breitwieser à travers les différents musées qu’il a joyeusement pillés, et la description même des forfaits, comprendre son ingéniosité, la façon dont il perçoit ces scènes de crime, cet œil qui voit tout, et les risques invraisemblables pris jusqu’au bout, jusqu’à la fois de trop. Et quand bien même sa vision de ces œuvres d’art, la perception de ses vols, reste profondément biaisée, je me suis trouvé incapable de ne pas admirer, justement, son regard si acéré, si affûté, si émerveillé devant des pièces que beaucoup ne sauraient pas apprécier à leur juste valeur, moi la première. L’homme, avant d’être un voleur, est un esthète, doté d’une solide culture artistique qu’il s’est construite en autodidacte, bien mal avisé et motivé par un vide existentiel qu’il n’a pu contenter par l’unique et sage contemplation des œuvres dans un musée, au pied des vitrines. Cela, c’était mon point de vue personnel, mais si l’on se replace dans une perspective plus globale, le destin des œuvres qu’il a possédé laisse un goût amer, celui d’une perte incommensurable, celle de la sensation de plusieurs égoïsmes qui se sont succédé pour laisser finalement, des vitrines et emplacements vides, mutilés de ces œuvres qui ne seront jamais retrouvées, privant le reste du monde de leur possession, de leur contemplation, de leurs bienfaits.(...)

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