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C’est le premier roman que j’ai lu de cette autrice. Un très bon texte ! Il met en scène deux jeunes amies au Maroc, l’une appartient au gratin marocain, l’autre fait partie de la
Communauté berbère, elle est au service de la première famille. Un très bon roman addictif dans lequel on a hâte de savoir ce qu’il advient des deux héroïnes. Un vrai page-turner ! Je recommande !
Lire un roman plébiscité, mille ans après tout le monde expose à un grand risque: celui d’avoir trop d’attentes et d’être finalement déçue. Je vous rassure il n’en est rien. Je l’ai tout simplement trouvé brillant.
A mon habitude, je n’ai pas lu la quatrième et je me suis lancée sans filet. Et dès les premières pages j’ai été happée et je l’ai dévoré en deux soirées.
Sans trop en dire, c’est l’histoire de deux jeunes adultes, Kenza et Fatiha qui, en 2011, se retrouvent à Casablanca après quelques années de séparation. Filles uniques, elles ont,enfants, été très proches. Si proches qu’elles se considéraient comme des sœurs. Des sœurs de cœur.
Mais peut on vraiment être sœurs quand on vient de milieux sociaux si différents dans ce Maroc sclérosé sous le poids des traditions? Quand l’une est la fille de la bonne de l’autre, descendante elle même d’une grande famille proche du pouvoir? A l’adolescence la vie les séparera et installera entre elle une distance géographique et sociale. Fatiha, verra ses ambitions déçues et cherchera l’émancipation dans les bras des hommes. Kenza suivra le voie royale des études en France mais la réalité du racisme ordinaire la ramènera à son statut de « maghrébine », en dépit de ses brillants résultats. Jusqu’à ces retrouvailles, où chacune à leur tour elles se confronteront à la difficulté d’être femme dans ce pays, sans distinction de classe ou de rang.
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J’aime les histoires de vie, les récits de destins qui se mêlent et dressent le tableau d’un pays, d’une époque, alors ce roman ne pouvait que me plaire. J’ai lu d’autres roman qui traitent de la place de la femme dans la société marocaine. La saga de Leila Slimani ou encore le beau roman d’Abigail Assor. Mais celui ci a une singularité qui le rend unique. Plus que tout autre il m’a donné à comprendre ce que signifie être marocaine dans la société contemporaine. Et en confrontant les destinées de ces deux jeunes femmes il en embrasse toute la complexité. Il met en lumière le poids du déterminisme social, plus fort encore sur cette rive de la Méditerranée.
Il montre les effets complexes de la religion, de sa radicalité et de son hypocrisie qui met les femmes tout autant en position de victimes que de coupables, dans les aspects les plus intimes de leur vie. Il dénonce le poids du patriarcat qui transcende les classes et faite des ravages dans tous les milieux. Mais il montre aussi la réalité sociale de ce pays. Un pays fracturé par la détention des richesses, ou même la langue sépare pauvres et nantis. Un pays qui veut s’émanciper du colonialisme mais pour qui la France reste le rêve des élites.
Pas facile à priori d’illustrer tous ces paradoxes sans être pesant, et pourtant Zineb Mektouar y réussit brillamment à travers les vies de Kenza et Fatiha. Elles sont des personnages de roman mais elles ont un réalisme qui les rend si proches de nous qu’il est impossible de refermer ce livre sans changer de regard sur toutes ces femmes que l’on côtoie sans imaginer les contraintes qui pèsent sur elles et le courage qu’elles déploient pour résister à ces injonctions de tout ordre. Pour elles, je citerai les mots de Kenza:
« Je veux qu'on me laisse penser comme je veux.Croire si je veux. Sans me cacher pour manger, boire, faire l'amour. Sans subir un cadre dépassé. Le monde est si grand, les pays si nombreux, mais je ne me sens chez moi qu'à travers les lettres que je t'écris. Ce sont ces pages, ma vraie patrie ». Des mots à sa grand mère Mamizou, l’un des plus beaux personnages de ce roman, sûrement le plus fort.
Alors pour être tout à fait complète , je déplorerai peut être une fin un peu trop abrupte, j’aurais aimé rester un peu encore avec Kenza et Fatiha mais cela ne ternit pas le sentiment d’avoir lu une excellent roman. Un de ceux que je vais offrir et recommander sans tarder.
Zineb Mekouar signe un roman, « La poule et le cumin », tout en finesse et vivacité. Cette première oeuvre fait preuve de beaucoup de maîtrise tant par la narration que par la plume.
On y fait la connaissance de deux filles, Kenza et Fatiha, aux cultures et milieux différents mais qui furent fortement liées durant leur enfance. Les traditions, les coutumes font que les liens d’amitié s’effilochent au fil du temps.
Captivant, ce livre a été finaliste du Goncourt du premier roman en 2022 et cela se comprend. Offrant une vision sans ambages de la société marocaine, l’autrice, Zineb Mekouar signe une performance de qualités pour une lecture passionnante et contemporaine.
Il me tarde de lire le second bouquin de cette autrice, « Souviens-toi des abeilles », sorti en mai de cette année, aux Editions JC Lattès.
Ce livre était en lice pour le Prix du Meilleur Roman des Editions Points et l’a, d’ailleurs remporté.
La poule et son cumin, un beau titre de fable ?
la première s’appelle Kenza, riche et bien née, issue de la lignée du prophète,
La deuxième s’appelle Fatiha, elle est fille d’employée de maison et nourrice de Kenza.
Or cette relation qui nous paraissait incompatible va au contraire se nouer et voilà que le roman va nous conter l’amitié, les blessures, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte de Kenza et Fatiha.
Quand elles se retrouvent à la fin de l'année 2011, à Casablanca, elles ont fait leur chemin et sont devenues des femmes, entre liberté et poids des traditions, chacune a fait son chemin et a du renoncer à des vies choisies.
Parce que la réalité de la société marocaine les rattrape peu à peu dans sa sourde cruauté, son patriarcat, sa religion et le poids des traditions.
Ce roman très réaliste parle du poids des classes sociales, des femmes dans la société marocaine qui condamne l'amour et l'avortement hors mariage mais aussi des clichés de la France et des États-Unis et ceux véhiculés sur les marocains, et de la réalité des familles immigrées. Brillante, Kenza est partie faire ses études à Paris (sciences po) et y retrouve la famille du chauffeur de ses grands parents dans une banlieue sinistre.
Mais au delà de ce portrait fataliste de l'histoire et la vie au Maroc, il souffle un vent de liberté porté par une jeunesse et surtout par 2 femmes, Kenza et Fatiha, indépendantes et malignes que le bonheur attend au bout du chemin.
Un roman qui se termine bien.
Sans identification possible pour moi, ni attachements à cette culture, j'avoue avoir eu un peu de mal avec l’histoire marocaine que je connais mal et il m'a fallu quelques pages pour me laisser conter l’histoire de Fatiha et Kenza qui m’ont finalement embarquée dans leur vie. La fin m’a émue.
Cette lecture pose la question de l'amitié lorsqu'on est dans un lien de subordination et que l'on vient de deux mondes opposés.
Une narration qui commence à Casablanca dans les années 2010, une amitié sincère entre Kenza et Fatiha qui va s'étioler au fur et à mesure des années et du poids des regards extérieurs. On assiste à ce changement brusque entre poids social, religieux et coutumes. Les personnages sont bien construits, elles sont en quête d'identité, de volonté de s'affranchir des traditions tout en les respectant et surtout de trouver une indépendance dans un monde où les dés sont (déjà) jetés dès la naissance et où l'extraction sociale a plus d'importance que le mérite.
Une lecture engagée, révoltante et qui insiste sur la condition des femmes au Maroc et au rôle qu'elles ont.
Très honnêtement quand le livre avait été proposé lors de mon club de lecture, ce n'était pas mon 1er choix... J'ai même un peu trainé des pieds avant de le commencer. Quelle erreur!
Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé cette lecture dont je n'attendais pourtant pas grand chose.
L'histoire se déroule au Maroc. Kenza et Fatiha sont 2 amies ayant grandi ensemble. Si Kenza est issu des hautes sphères et a un avenir déjà tracé pour elle, Fatiha elle, est la fille de l'employée de maison et sait qu'elle devra fournir deux fois plus d'efforts que n'importe qui pour se construire un destin. Mais la société marocaine peut être cruelle quand on est une femme et l'une comme l'autre vont en faire les frais. Ainsi l'écart se creuse entre les 2 amies qui vont se perdre de vue pendant quelques années avant de se retrouver à un carrefour de leur vie.
Du moment ou j'ai commencé le livre il m'a été très difficile de le lâcher.
A travers l'histoire de deux jeunes femmes marocaines, l'auteure nous dresse un portrait de ce pays entre tradition, religion et lutte des classes. Et c'est vraiment très intéressant car de nombreux sujets sont abordés.
Je ne peux que vous encourager à le lire si ce n'est pas déjà fait, je suis pour ma part, épatée par la qualité de ce 1er roman. Zineb Mekouar vient de se faire une place dans la liste des auteurs que je compte suivre de près.
Avoir la poule et son cumin, c'est avoir décroché le gros lot, avoir le beurre et l'argent du beurre....
Au Maroc, les destins de Kenza, petite fille d'un haut dignitaire, proche du roi, et de Fatiha semblent être aux antipodes. Kenza a grandi dans une famille cultivée, a fréquenté les meilleures écoles françaises du pays, et va poursuivre ses études supérieures en France. Fatiha, sa soeur de coeur, est elle la fille de la domestique. Intelligente, elle ne pourra cependant pas suivre des études de médecine, du fait de sa condition, et devra se contenter de suivre des études d'infirmière.
Kenza découvre à Paris la liberté, les soirées étudiantes, l'alcool, l'amour pendant que Fatiha, elle, subit des relations délétères qui se concluent systématiquement par des sodomies, des conditions de vie minables et le mépris de la société.
Mais Kenza va devoir rentrer au Maroc malgré son souhait de rester en France car elle ne dispose pas du fameux passeport bordeaux. Elle rentre alors dans son pays et mesure le monde qui la sépare de ses anciens amis. Fatiha, elle, a consenti une fois à une relation avec son amoureux, mais lorsqu'elle se retrouve enceinte, celui-ci disparait.
Zineb Mekouar parvient à esquisser le portrait d'un pays tout en nuances et en questionnement. Les traditions, le poids de la société, l'hypocrisie, la religion, le mariage, la condition de la femme, tout est abordé avec subtilité et ces destins de femmes sont autant de touches de couleurs qui forment l'image d'une société fragmentée et très complexe.
Gros coup de cœur pour ce roman qui nous fait découvrir la société marocaine.
Une société à double vitesse, mais le Maroc n’est pas une exception. L’autrice décrit admirablement cette société inégale et injuste selon le milieu social. Une jeunesse dorée qui suit des études à la suite desquelles un coup de fil suffit pour trouver une bonne situation , surtout lorsque on a des relations. Les basses besognes pour les autres, auxquels on ne saurait accorder de s’élever dans la société. Le mépris de classe perdure envers les classes plus modestes.
L’autrice nuance son propos en nous montrant combien ces jeunes lorsqu’ils font leurs études à l’étranger sont déstabilisés de ne pas être le gratin du pays d’accueil.
La seconde thématique abordée par l’autrice est la condition féminine subordonnée aux hommes. J’ai été surtout étonnée de découvrir que les jeunes, hommes ou femmes qui ont eu l’opportunité d’étudier à l’étranger, rentrent dans le moule de la tradition dés qu’ils reviennent au pays.
Néanmoins Zineb Mekouar montre qu’une minorité souhaite voir la société évoluer.
Je ne saurai que vous recommander cette lecture. L’écriture est facile à lire, et très agréable et les deux héroïnes sont attachantes.
Quant au titre, assez intrigant, il s’éclaire dans les dernières pages et son explication m’a amusée.
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