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Un thriller historique où l'on suit le capitaine Harry Corsham dans les arcanes de la politique et du commerce autour de la traite négrière. Qu'est il arrivé à Tad Archer.
Harry va enquêter et il devra faire face aux dangers.
Un récit très documenté, thriller sombre, les descriptions de l'autrice nous immerge à cette époque, les personnages sont complexes et troublants. Un rythme intense car il y a beaucoup de péripétie nous laissant ainsi aucun temps morts. Récit glaçant, haletant et dévorer rapidement. Quelques passages cru.
"Les traces incrustées dans la peau glabre étaient nettes et profondes, la chair autour plissée et boursouflée. De là où il se tenait, Nathaniel distinguait un dessin : un croissant de lune incliné sur le côté et surmonté d'une couronne.
"C'est un sigle d'esclave, dit-il. Quelqu'un t'a marqué au fer comme un nègre.""
"La veille, le médecin qu'avait fait venir Caro m'avait bandé les côtes mais, dès que je bougeais, ou que je toussais, ce qui était de plus en plus fréquent, la douleur me tordait les entrailles. La fièvre n'était toujours pas retombée. J'étais aussi brûlant que Lucifer."
Passionnant ce roman policier en plein cœur de la traite négrière en Angleterre, pays que je croyais, dans ma grande naïveté, étranger à ce commerce. Mais comment aurait-il pu en être autrement sachant qu'il a bâti de colossales fortunes et que l'Angleterre était l'un des deux plus grands pays colonisateurs ?
Deptford, à l'époque n'était pas encore un quartier de Londres, mais une ville portuaire insalubre dans certains endroits, franchement glauque parfois et beaucoup plus fréquentable là où vivaient les notables. Notables enrichis par le commerce d'esclaves, donc très loin des idées de Tad Archer et de Harry Corsham, abolitionnistes convaincus. Laura Sheperd-Robinson décrit bien la noirceur et la tension qui règnent dans les rues de la ville. Les marins vivotent, dans l'attente d'un prochain bateau en partance vers l'Afrique, car ce sont les voyages qui rapportent le plus. Mais, l'esclavage "ça eût payé", le temps général est tout de même à l'élargissement des esclaves - qui souvent restent au service des leurs anciens maîtres, payés quelques sous, pour le même travail. Des avocats de Londres sont parvenus à libérer certains noirs de leur esclavage, et Tad Archer s'est donné comme mission rien de moins que d'abolir l'esclavage. Il croit avoir en sa possession tous les arguments pour cela. C'est tout cela que va devoir chercher Harry Corsham. Et c'est un euphémisme que de dire qu'il va trouver une forte opposition à ses recherches, à Deptford et à Londres, puisque certains grands du royaume sont impliqués.
Le roman est lent, les déplacements se font à cheval, les communications nécessitent du temps, des trajets. C'est plutôt un bon point, car l'autrice peut développer des idées, des réflexions : "J'avais entendu parler de juifs anglais qui, à cause des préjugés de leurs voisins chrétiens, s'étaient rasé la barbe et avaient banni leur religion afin de se faire passer pour des chrétiens. Mais ce genre de choses n'était pas possible pour un Africain, ce dont je me félicitais à maints égards. Pourquoi un homme aurait-il dû cacher ce qu'il était réellement ? Ce n'était qu'en acceptant nos différences que nous trouverions une meilleure façon de vivre, et en nous opposant à la bigoterie que nous finirions par terrasser le monstre de la division." (p.259)
Elle peut également parler de l'horreur de l'esclavagisme, de l'arrachement au pays et aux siens, des violences extrêmes à l'encontre des esclaves, des viols, des marquages au fer rouge, des voyages en bateau dans des conditions inhumaines qui en voyaient mourir beaucoup et de leurs vies en Europe, sans liberté. Très bien documentée, elle raconte une époque violente, très dure envers les minorités, en fait tous ceux et toutes celles qui n'étaient pas des hommes blancs hétérosexuels. Un roman qui, bien que gros et lent, est passionnant et donne très envie de lire tout ce qu'a écrit Laura Sheperd-Robinson.
L'Ange noir,
Un énorme coup de coeur pour ce roman !
L'auteur nous propulse en juin 1781 dans la banlieue de Londres, à Deptford.
Le capitaine Harry Corsham est un ancien soldat. Blessé, il s'est reconverti dans un travail administratif au sein du ministère de la Guerre.
La soeur de son ami d'enfance vient le trouver pour lui annoncer la mort de son frère Tad Archer et lui demande de trouver l'assassin de son frère. Par devoir, il accepte cette mission difficile.
Tad était un avocat abolitionniste très engagé qui a été torturé et pendu sur les bords de la Tamise. Il enquêtait sur un secret qui pouvait, selon lui, provoquer des dommages à l'esclavage britannique et des doléances envers l'abolition.
Mais dans cette ville où toute l'économie et la richesse sont issues de la traite négrière, Harry pourra-t-il enquêter sans s'attirer les foudres des bourgeois et des autorités ? pourra-t-il obtenir des soutiens des esclaves ?
Quel est cet "Ange noir" dont une esclave lui a murmuré le nom ?
Les personnages ne sont pas des héros, avec leurs côtés sombres. Les relations entre eux sont complexes, mais la liste des personnages insérée en début d'ouvrage m'a grandement aidée, ainsi que les plans.
Le roman est rédigé sous la forme du journal de Harry, donc on suit pas à pas ses investigations, ses doutes, ses interrogations et ses découvertes. L'on se sent très proche de ce personnage et on sursaute à certains moments !
Un premier roman magnifique ! Un style descriptif et immersif magnifiques : j'ai même senti les odeurs !
L'auteur connaît parfaitement la période historique, les lieux, et le contexte : cette érudition est grandement efficace sans être lourde.
J'adresse mes félicitations à la traductrice (Pascale Haas) pour son travail minutieux.
Un roman captivant, très bien rédigé et traduit, une enquête originale, des personnages complexes, et la dénonciation de la traite négrière au XVIIIe siècle.
Si vous aimez les romans policiers historiques, précipitez-vous sur ce roman !
Je vous le conseille vivement !
Ce n'est pas le premier livre que je lis sur l'esclavage, mais c'est le premier qui se passe en Angleterre et non dans une plantation du sud des États-Unis ou en Afrique. Si il est bien évidemment question des conditions de vie des esclaves il y est aussi mis en avant l'aspect économique, social et politique de la traite négrière. La ville et le port de Deptford dépendent totalement de ce commerce, aussi qui serait prêt à se risquer à parler pour aider un abolitionniste? Qui serait prêt à défier le puissant lobby des Caraïbes? Dans cette ville il y a un maire autoritaire qui a non seulement des intérêts dans la traite négrière mais aussi des esclaves à demeure, un magistrat qui ne semble pas ou peu s'émouvoir du meurtre d'un abolitionniste, des marins que les traversées ont accoutumé à une violence sanglante, des noirs esclaves ou affranchis mais toujours sous la domination des blancs, des gens qui assouvissent leurs pires penchants, des gens qui rêvent, des gens qui mentent, des gens qui se perdent dans la folie... A défaut d'avoir le meilleur, il y a le pire à Deptford.
Un roman intéressant, instructif servi par une enquête pleine de rebondissements, bref, un roman à lire.
Une enquête prenante durant la traite négrière au 18ème siècle, un bon suspens et jusqu’au bout je ne suis parvenue pas à deviner qui était le coupable du meurtre du début du livre. Quasiment 500 pages que je n’ai pas vu défiler tant j’étais prise dans les indices donnés au fur et à mesure.
Tout comme le capitaine Corsham, qui mène l’enquête à ses risques et périls, j’ai essayé d’emboiter les pièces du puzzle pour comprendre comment avec les éléments donnés, Tad Archer, l’homme assassiné, comptait causer des torts à l’industrie esclavagiste.
Une fois les clés en main à ce sujet, l’auteure nous fait découvrir tous les enjeux qui en découlent pour chacune des parties que ce soit les abolitionnistes et les esclavagistes.
Des personnages attachants et d’autres odieux, des descriptions atroces et des faits ignobles inspirés de la triste réalité de l’esclavage.
Une histoire finement menée avec beaucoup de rebondissements.
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