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Bande dessinée et roman graphique : quelles sont les différences ?

Comment distinguer les œuvres de BD sur les étalages des libraires ?

Bande dessinée et roman graphique : quelles sont les différences ?

Le roman graphique s’est installé dans l’univers de l’édition et cela depuis plusieurs années. Toutefois, force est de constater qu’il est encore bien souvent source d’interrogations et de confusion. Que représente-t-il par rapport à la bande dessinée ? Comment distinguer les œuvres sur les étalages des libraires ?

 

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La bande dessinée et ses sous-catégories

 

Selon l’encyclopédie Larousse, la bande dessinée est un “mode de narration utilisant une succession d'images dessinées, incluant, à l'intérieur de bulles, les paroles, sentiments ou pensées des protagonistes”. Elle regroupe plusieurs sous-catégories aux caractéristiques propres. On peut ainsi distinguer :


• La bande dessinée classique, qui se présente traditionnellement sous la forme d’albums à la couverture cartonnée, au format A4 (ou approchant), composée de 48 ou 62 pages en couleurs. Alpha, Largo Winch, Tintin, Astérix, XIII, Thorgal, par exemple, il existe une multitude de bandes dessinées sur le marché et cela pour tous les âges.

• Les mangas, soit les bandes dessinées japonaises se lisant traditionnellement de droite à gauche (le sens de lecture japonais). Elles se caractérisent notamment par leurs personnages aux grands yeux.

• Les comics, des bandes dessinées mettant souvent à l’honneur des super-héros. Les éditeurs les plus connus sont DC Comics et Marvel, qui ont créé de nombreux héros au succès international à l’image de Batman, Superman, Wonder Woman, Deadpool pour ne citer qu’eux.

• Le roman graphique, une forme de bande dessinée au format plus ambitieux.

 

Le saviez-vous ?

La bande dessinée est souvent surnommée le 9e art.

 

Le roman graphique ou la volonté de sortir du cadre du divertissement

 

Le terme de roman graphique, ou graphic novel en version originale, est né aux États-Unis. Il serait né de la volonté de certains auteurs de se distinguer des comic strips (des bandes dessinées courtes qui étaient diffusées dans la presse) et des comics. L’idée était de s’éloigner de la bande dessinée classique, jugée trop enfantine et/ou légère, et de proposer une déclinaison plus noble, abordant des thèmes “sérieux” s’adressant plutôt à un public adulte et s’inscrivant davantage dans le réel. On peut en outre déceler une probable volonté de se rapprocher de la littérature, notamment par rapport à la liberté prise par les auteurs de traiter un sujet avec un nombre de pages plus important selon les besoins de l’histoire.


Figure marquante du roman graphique, Will Eisner est considéré comme étant le père fondateur. Son œuvre Un pacte avec Dieu, publiée en 1978 est la première à faire apparaître le terme de graphic novel sur sa couverture. Le livre marque une véritable rupture avec les bandes dessinées de l’époque. Son héros s'inscrit en effet dans un univers ordinaire et s’inspire à bien des égards de la vie de l’auteur lui-même et tout particulièrement de son enfance dans le Bronx. Autre point notable, l’esthétisme de cette bande dessinée, qui contient des dessins en noir et blanc.


Plus tard, au milieu des années 80, Art Spiegelman marque à son tour l’histoire et affirme un peu plus la place du roman graphique avec les deux tomes de Maus, qui, toujours en noir et blanc, racontent l’histoire de son père sous le régime nazi. Son roman graphique lui vaudra un Prix Pulitzer en 1992. Une récompense d’autant plus marquante qu’elle sacrait pour la première fois une bande dessinée.
Plus récemment, on peut encore citer Persepolis de Marjane Satrapi, une bande dessinée au succès retentissant datant du début des années 2000.

 

On notera que si Maus, Un Pacte avec Dieu, comme Persepolis , étaient en noir et blanc et optaient pour le réel comme décor, beaucoup d’œuvres revendiquant le statut de roman graphique ne correspondent pas systématiquement aux mêmes caractéristiques. Elles usent volontiers de couleurs et traitent de sujets s’inscrivant dans un univers non réel. Des libertés qui complexifient une définition claire du roman graphique.

 

Le roman graphique aujourd'hui : que faut-il retenir ?

 

Si l’on devait déterminer quelques caractéristiques clés concernant le roman graphique version 2017, on pourrait arguer, pour le différencier de la bande dessinée traditionnelle, que celui-ci :


• Présente souvent un nombre de pages plus important qu’une bande dessinée classique. Art Spiegelman aurait d’ailleurs déclaré : “Un roman graphique est une bande dessinée qui nécessite un marque-page”.

• Offre une histoire “complète” qui se termine souvent en un seul tome, même s’il existe de nombreuses exceptions.

• Aborde généralement des thèmes “sérieux” et touchant plus souvent à l’intime, au récit de vie.

• Ne présente pas une forme unique. Couverture rigide, couverture souple, petit format, grand format : il existe presque autant de romans graphiques que de formes.

• Prend souvent plus de liberté en matière de création graphique. Les auteurs s'affranchissent volontiers des cases et des bulles traditionnellement utilisées et juxtaposent l'image et le texte au gré de leurs envies.

 

Et vous, quel est votre roman graphique culte ?

 

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Commentaires (2)

  • Romain Ambrosini le 28/12/2021 à 22h37

    Hello,

    Je n'aime pas beaucoup cet article qui simplifie quand même grandement les choses, même si je comprends un peu la démarche... Hey, je n'ai pas un esprit guerrier malgré tout, juste histoire de point de vue :).

    Ben oui, je trouve ça plutôt réducteur de caractériser les mangas par des personnages aux grands yeux, ou d'indiquer que les comics mettent à l'honneur des super-héros. Tout aussi réducteur que de dire que la BD Franco Belge, c'est Tintin...

    Perso, la meilleure définition du roman graphique que j'aie pu lire à ce jour est issue d'un twitt de 2019.

    https://mobile.twitter.com/sandrine2loffre/status/1104459186870591489?ref_src=twsrc%5Etfw

    Je la recite ici, car elle illustre vraiment bien le débat :

    "J’ai demandé à une dame si elle lisait de la BD et elle a dit "non, je lis des romans graphiques" et j’ai dit "c'est pareil" et elle a dit "non" et j’ai dit "si" et elle a dit "rien à voir" et j’ai dit "ben si" et elle a dit "non" et maintenant je sais pas quoi faire du corps."

    Pas mieux !

    Pour terminer, à l'aune des critères fournis + haut pour classer BDs et romans graphiques, je vous défie de classer les albums de Marc Antoine Mathieu... Dont le format s'inscrit souvent dans les traditionnelles 64 pages, mais dont la créativité est parmi les plus fortes et renouvelées que je connaisse.

    Je me satisfait bien de ne pas avoir de définition et de classer les albums, suivant les jours, dans l'une ou l'autre des catégories, voire dans les deux.

    Au feeling...

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  • Kryan le 25/10/2021 à 18h49

    Bonjour, merci pour toutes ces précisions. J'avoue que je ne savais pas cela.

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